10e rencontre du Club Decidim francophone

10e rencontre du Club Decidim francophone

La rencontre 2023 du Club des utilisatrices et utilisateurs francophones de Decidim aura lieu le 6 octobre à Paris, à l’Urban Lab, dans les locaux d’Open Source Politics.

C’est un moment essentiel de la vie d’Open Source Politics et plus globalement de la communauté francophone de Decidim, alors nous comptons sur votre participation !

Programme de l’événement

Lors de cette journée, nous vous proposerons des conférences et ateliers d’approfondissement autour de vos démarches, des enjeux de la participation citoyenne et de Decidim. Vous aurez l’occasion de rencontrer d’autres membres du monde de la participation citoyenne open source et d’échanger autour de thématiques et enjeux communs.

Accueil — salle de l’auditorium (au rez-de-chaussée à gauche)

  • 9 h 30 – 10 h : Accueil et petit déjeuner
  • 10 h – 10 h 45 : Introduction sur les actualités d’Open Source Politics
  • 11 h –12 h : Actualités Decidim et présentation de la nouvelle feuille de route ouverte.
  • 12 h 15 – 13 h 30 : Pause repas et échanges entre pairs
  • 13 h 30 – 14 h 45 : De nouveaux outils pour répondre aux nouveaux besoins de la participation citoyenne. Ce sera l’occasion pour nous de vous présenter les outils que nous avons récemment intégrés à notre offre de service.
  • 15 h – 16 h : Plénière sur les organisations apprenantes, le logiciel libre et la médiation numérique. Cette partie sera présentée par Emmanuelle Roux, cofondatrice du Chaudron.io, ex-membre du Conseil National du Numérique et chevalière de l’ordre national du Mérite.
  • 16 h 30 : Conclusion de la journée

Cette journée vous permettra :

  • d’apprendre les dernières nouveautés sur Decidim ;
  • de rencontrer d’autres personnes intéressées par la participation citoyenne ;
  • et partager vos expériences.

Inscrivez-vous dès maintenant ! L’inscription est gratuite mais obligatoire. Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Club Decidim francophone.

Nous espérons grandement vous retrouver pour cette journée centrée sur la participation citoyenne. En attendant, retrouvez le bilan de la rencontre 2022 où était intervenu Sébastien Shulz, docteur/enseignant en sociologie et initiateur du collectif pour une société des communs. Il était venu nous parler de sa thèse « Transformer l’État par les communs numériques : Sociologie d’un mouvement réformateur entre droit, technologie et politique (1990-2020) ».

Toute l’équipe d’Open Source Politics vous souhaite une belle rentrée !

Nouvelle fonctionnalité Decidim by OSP, l’assistant de participation

Nouvelle fonctionnalité Decidim by OSP, l’assistant de participation

🔎 Zoom sur la nouvelle fonctionnalité développée par Open Source Politics, l’assistant de participation, notre nouvel atout pour vous accompagner dans la prise en main de l’administration de vos plateformes Decidim.

Dans le cadre du développement de notre Decidim_app, nous avons intégré depuis peu une nouvelle fonctionnalité, l’assistant de participation, qui vise à accompagner les administrateurs et administratrices de Decidim dans la prise en main du back-office de leur plateforme participative. 

Decidim_app par Open Source Politics

Cette fonctionnalité a pour principal objectif de rendre plus accessible et plus ludique l’administration Decidim (qui peut s’avérer parfois complexe, on vous l’accorde 😉). Pour ce faire, nous nous sommes penchés sur la conception d’un nouvel outil qui emprunte son fonctionnement à des logiques ludiques, appelée gamification, terme forgé à partir du mot game, jeu en anglais. 

La gamification, un outil au service de l’engagement des internautes 

La gamification, ou ludification, consiste à utiliser des éléments de jeu et de divertissement dans des domaines qui ne sont pas directement liés au jeu. L’utilisation de ces éléments vise à rendre une activité plus engageante, amusante et motivante. 

Les méthodes issues de la gamification ont aujourd’hui investi de nombreuses sphères de notre vie et sont de plus en plus utilisées dans des domaines tels que la formation, la santé, la productivité au travail, la culture et même la participation citoyenne. Dans ces différents domaines, elle est utilisée avant tout pour encourager les comportements souhaités, améliorer l’expérience des participant·es et renforcer la motivation et l’engagement des personnes concernées. 

Appliquée au numérique, la gamification fait appel à des mécaniques incitatives telles que des défis, des récompenses, des niveaux, des badges, des avatars ou encore des scénarios. Ces éléments sont souvent conçus pour stimuler l’intérêt des internautes, leur donner un sentiment d’accomplissement et favoriser leur implication.

Face à l’essor de ces pratiques, nous nous sommes demandés chez Open Source Politics si ces logiques pouvaient être intégrées aux outils numériques de participation citoyenne. Les logiques de la gamification permettraient-elles d’encourager la participation et de favoriser l’implication à long terme des citoyennes et citoyens sur les plateformes de démocratie participative ?

Ludifier le logiciel de participation citoyenne Decidim 

Chez Open Source Politics, nous nous sommes donnés pour mission de faire progresser la participation citoyenne. C’est pourquoi, dans notre travail d’amélioration continue de l’expérience des utilisateurs et utilisatrices de nos plateformes Decidim, nous avons entrepris d’intégrer des mécaniques de gamification au sein du système de participation de la plateforme.

Dans le contexte de la participation citoyenne, la gamification peut être utilisée pour encourager la participation en rendant le processus de consultation et de prise de décision plus ludique et en fournissant une rétroaction immédiate aux citoyen·nes sur leur contribution. En réfléchissant bien à son usage, il est donc possible de faire appel à la gamification afin de susciter l’intérêt et l’engagement des citoyen·nes et de les encourager à participer de manière active et responsable à la prise de décision politique.

Ludification, attention

Cependant, nous sommes bien conscient·es que la gamification et ses techniques doivent être utilisées avec prudence et de manière appropriée. Si elle peut s’avérer être une stratégie particulièrement efficace pour encourager l’engagement et la motivation dans plusieurs contextes, elle comporte des risques et des limites dont il faut tenir compte et ce, impérativement lorsqu’il s’agit de dispositifs de participation citoyenne.

Accompagner ≠ manipuler

Les récompenses et les incitations doivent être conçues de manière à accompagner les participant·es et ne doivent en aucun cas être utilisées pour manipuler leurs comportements et leurs choix. Ce serait sinon prendre le risque de les conduire à des choix irrationnels et des comportements à court terme plutôt que des décisions éclairées et réfléchies. 

Encourager ≠ récompenser

Le recours à des logiques de récompenses et de gratifications des participant·es peut aussi impacter négativement la participation en les incitant à se concentrer sur les récompenses plutôt que sur l’activité elle-même : il faut donc veiller à ce que ces techniques encouragent les utilisateur·rices à se concentrer avant tout sur les objectifs profonds et significatifs d’une démarche participative.

Complexifier = exclure

Enfin, les mécaniques de la gamification peuvent tendre à exclure certains groupes de personnes, en particulier celles qui ne sont pas à l’aise avec le numérique ou non sensibles aux logiques de celle-ci. Faire appel à la gamification ne doit donc pas complexifier l’expérience des participant·es lors de leur initiation à une plateforme de participation. 

Ainsi, il faut s’assurer de concevoir judicieusement des mécanismes dérivés de la gamification afin que ces derniers soient au service de l’expérience des participant·es et répondent aux objectifs majeurs des démarches participatives. 

Des fonctionnalités en adéquation avec le contrat social de Decidim ?

Par ailleurs, en cherchant à développer un système s’inspirant des logiques de la gamification, nous avons été confronté·es à une contrainte de taille : celle de concevoir un système conforme au contrat social de Decidim. En effet, le bien commun numérique repose sur un contrat social que l’ensemble des membres de la communauté se doivent de respecter. Ce texte fondateur du logiciel promeut des principes de transparence, de traçabilité, d’intégrité mais aussi d’égalité d’opportunités entre citoyen·nes sur la plateforme. En cherchant à intégrer de nouvelles logiques à la participation en ligne sur Decidim, basées sur l’incitation et la ludification, il faut s’assurer que les nouvelles fonctionnalités soient en adéquation avec le contrat social. Or, ce dernier met en avant le principe d’égalité stricte entre l’ensemble des utilisateurs et utilisatrices de la plateforme. Les logiques de la gamification, qui reposent en grande partie sur la récompense et l’octroi de privilèges entre utilisateur·rices, peuvent donc paraître en contradiction avec ce principe d’égalité. 

Ces différentes réflexions nous ont amenées de nous orienter vers la conception d’un système de ludification de l’administration de Decidim plutôt que de la participation des citoyen·nes. Ce nouveau système nous semble particulièrement pertinent puisque pour que les internautes exploitent au maximum une plateforme, il faut que celle-ci soit la mieux administrée possible. En effet, la réussite d’une démarche de participation en ligne repose en grande partie sur la capacité à interfacer judicieusement la démarche au format numérique. 

→ Pour aller plus loin : Les bonnes pratiques d’une démarche de participation en ligne

L’assistant de participation pour vous accompagner dans la prise en main de l’administration Decidim 

Capture écran de l'assistant de participation.

C’est ainsi que nous avons pris le parti de développer intégralement un assistant participatif et personnalisé ludique à destination des administrateur·rices de la plateforme. Celui-ci vient accompagner de manière simple et divertissante les personnes qui apprennent à paramétrer une plateforme Decidim via le back-office. 

Comment marche l’assistant de participation ? 

Vue détaillée des 5 niveaux de jeu de l'assistant de participation développer par Open Source Politics pour Decidim.

Tout simplement, lorsque celui-ci est activé sur une plateforme, les personnes avec droit d’administration disposent d’une barre de progression qui tient compte des actions réalisées sur la plateforme. 

Les actions sont regroupées par difficulté en 5 niveaux, qu’il faut passer en réalisant des actions spécifiques sur la plateforme. Ces actions sont de 4 types : 

  • Édition : lorsque j’ajoute ou édite du contenu sur la plateforme ; 
  • Configuration : lorsque je configure des espaces et fonctionnalités ; 
  • Interaction : lorsque j’interagis avec les participant·es ; 
  • Collaboration : lorsque j’invite d’autres personnes à administrer ou participer sur la plateforme. 

Pour passer d’un niveau à un autre, il faut réaliser des actions qui rapportent des points en fonction de leur difficulté. Par exemple pour atteindre le niveau 1 de l’administration, il faut réunir 17 points pouvant correspondre à : 

  • Publier une concertation ou assemblée (1 pt) ; 
  • Ajouter une fonctionnalité (1 pt) ; 
  • Créer une rencontre (1 pt) ; 
  • Publier une réponse à une proposition (3 pts) ; 
  • Créer un article (4 pts)
  • etc.
Capture écran du badge de niveau 1 de l'assistant de participation Decidim.

Des liens vers notre documentation sont disponibles depuis le tableau de bord pour vous orienter plus aisément vers les articles correspondants et vous assister dans vos étapes de configuration. Des actions vous sont également suggérées par l’assistant de participation afin de vous faire progresser et de passer au niveau supérieur. Le petit plus : une petite animation vous attend à chaque changement de niveau (on ne va pas vous gâcher la surprise 😉). 

Pour l’essayer si vous êtes déjà client·e chez nous, contactez votre consultant·e afin de l’activer sur votre plateforme ! Pour les autre, planifiez une démo avec notre responsable commercial Paul Poinsot.

Les nouveautés de la version 0.26 de Decidim

Les nouveautés de la version 0.26 de Decidim

Retour sur les nouveautés apportées par la version 0.26 de Decidim

La version 0.26 apporte de nombreuses corrections et améliorations, notamment en termes d’expérience utilisateur. Dans cet article nous vous présentons un aperçu d’une partie des changements arrivés avec cette nouvelle version de Decidim.

⚠️ Cet article est un résumé des principales nouveautés de la dernière version stable de Decidim. Si vous souhaitez une liste exhaustive, nous vous invitons à consulter les informations disponibles sur :

  • Le GitHub de la communauté Decidim, pour un contenu technique et exhaustif .
  • Le blog de Decidim qui fait un condensé des nouveautés de la release en anglais.

Nouveautés dans « propositions » :

Paramétrage de l’ordre d’affichage par défaut des propositions

Avec la version 0.26, les administrateurs peuvent désormais choisir un ordre par défaut d’affichage des propositions. Cet ordre peut être différent pour chaque phase de la démarche.

Capture écran de la zone de paramétrage de l’ordre d’affichage par défaut des propositions disponible dans l'espace admin de la nouvelle version de Decidim.

Import des réponses aux propositions

La nouvelle version de Decidim permet d’importer les réponses aux propositions à partir d’un fichier Excel, CSV ou JSON via l’interface d’administrateur.

Capture écran de la fenêtre d'import de réponse aux propositions dans l'espace administrateur de Decidim 0.26.

Amélioration de l’expérience « budget participatif »

De nouvelles fonctionnalités de présentation dans la version 0.26 de Decidim

Pour apporter plus de clarté sur une démarche de budget participatif comprenant plusieurs budgets différents (par quartiers, communes, etc.), les informations essentielles sont présentées sur une page de présentation dédiée. Le titre, ainsi qu’une courte description indiquent l’objet de la démarche, et un guide de participation avec un calendrier donnent les détails pratiques nécessaires.

GIF de présentation des nouvelles fonctionnalités de présentation de la version 0.26 de Decidim.

Apparition d’une alerte en cas de non complétion du formulaire de vote

Si l’utilisateur essaye (intentionnellement ou pas) de quitter la plateforme sans avoir valider l’ensemble de ses votes, une pop-up demandera à l’utilisateur s’il souhaite vraiment quitter la plateforme, le cas échéant ****la plateforme l’informera alors que son vote n’a pas abouti. Tout cela dans le but de protéger les informations rentrées par l’utilisateur et de ne pas le décourager dans ses futures expériences de vote en ligne.

Cela permet également de s’assurer qu’un maximum de processus de votes seront menés à leur terme.

GIF de présentation de l'alerte de non complétion du formulaire visible dans la nouvelle version 0.26 de Decidim.

Extension des possibilités de configuration pour les « rencontres »

Ajout d’images à la carte

Désormais la première image jointe à une rencontre sera utilisée comme la photo de la carte pour rajouter un support visuel à la fonctionnalité « rencontres ».

Ajout de commentaires

Cette fonctionnalité permet aux administrateurs d’activer ou de désactiver les commentaires des « rencontres », ou bien de choisir un intervalle pendant lequel les commentaires seront activés. Il est important de souligner que les commentaires resteront visibles après la désactivation du rajout de nouveaux commentaires.

Ajout de nouveaux filtres

Pour les plateformes avec beaucoup d’événements type « rencontres », cette nouvelle fonctionnalité permettra aux utilisateurs de mieux s’y retrouver grâce aux filtres : par espace, type, zone, origine et « mon activité ».

L'espace rencontres évolue lui aussi avec la nouvelle version du logiciel Decidim et devient plus complexe.

Amélioration visuelle de la fonctionnalité « blogs »

Ajout d’images à la carte

La première photo jointe à un article du blog serra utilisée comme un support visuel pour la carte de l’article.

Nouvelle fonctionnalité pour les « enquêtes »

Ajout d’une section « titre et description »

Une fonctionnalité proposée par l’équipe d’Open Source Politics et ajoutée au code de Decidim. Elle permet de diviser des enquêtes (surtout les plus longues) en sections et indiquer l’objectif de différentes sections avec un titre et une description.

Dans la version Decidim 0.26 les enquêtes se dote de titre et de description.

Amélioration de l’accessibilité utilisateur

Un avertissement lors du choix des couleurs

En termes de lisibilités des contenus, certaines couleurs sont plus accessibles que d’autres. Un bon contraste entre les couleurs est important pour l’ensembles des utilisateurs, mais plus encore pour les personnes présentant des particularités visuelles comme le daltonisme. Avec la version 0.26 de Decidim, quand un administrateur veut changer les couleurs de la plateforme, un avertissement lui recommande alors de tester ses coloris avec un outil de vérification de contraste.

Aperçu de l'avertissement recommandant aux administrateurs de Decidim de tester le contraste des couleurs de la plateforme.

Pour aller plus loin

L’invasion des comptes spam sur les plateformes de participation en ligne

L’invasion des comptes spam sur les plateformes de participation en ligne

En attendant une hypothétique invasion extraterrestre, il y en a une en cours, très concrète : les comptes spam pullulent en effet sur les plateformes de participation en ligne. Si d’autres types de plateformes sont également touchés (coucou 👋 Elon), les civic ou govtech le sont particulièrement, les moteurs de recherche appréciant beaucoup les plateformes institutionnelles… Explications.

De quoi parle-t-on ?

Les plateformes de participation citoyenne en ligne mises en place par des acteurs publics sont de plus en plus la cible d’acteurs malintentionnés qui créent des comptes spams et  publient parfois des messages indésirables sur leur plateforme. Dans cet article, nous revenons sur les origines de ce problème malheureusement bien courant sur internet et sur les solutions que nous avons développées pour y répondre.

Un compte spam typique
Un commentaire indésirable

Pour quoi faire ?

Les acteurs en question utilisent des programmes ou des services automatisés pour créer des liens vers leur site web pour en optimiser le référencement naturel. En effet, plus un site reçoit de liens entrants venant de domaines à forte autorité, plus il apparaît haut dans les résultats de recherche

En automatisant la création de liens vers leur site, il remonte dans les résultats de recherche.

Il s’agit d’une pratique très répandue chez les adeptes du “Black Hat SEO”. Le “Black Hat SEO” fait référence à un ensemble de procédés et d’automatisations dont le but est d’exploiter les failles des algorithmes de référencement afin de manipuler les résultats de recherches. Ces techniques peuvent s’avérer très efficaces à court terme jusqu’à ce que les algorithmes soient mis à jour. Elles sont en général pratiquées par des entreprises spécialisées, peu recommandables, agissant à la frontière de la légalité.

Un phénomène répandu

Sur Internet

Les comptes spams ne sont pas un problème nouveau sur internet. Ils sont d’abord apparus avec l’adoption massive des emails puis se sont vite propagés sur les réseaux sociaux. Régulièrement des études montrent qu’un pourcentage significatif de l’utilisation d’internet est lié aux activités de spam (60% des emails, 8% des comptes instagram en 2015 etc.). 

Il n’est pas étonnant que tout une industrie se consacre à proposer des solutions à ce problème. Le géant américain Cloudflare, qui offre une large palette de solutions visant à sécuriser les sites web, est évalué à plus de 35 milliards de dollars et gère plus de 10% du trafic mondial devenant ainsi une mesure approximative de l’activité des spams sur internet. 

Si aujourd’hui votre boîte de réception email n’est pas remplie de spam, c’est essentiellement parce que toute une batterie de brillants ingénieurs ont développé des algorithmes suffisamment sophistiqués pour trier automatiquement le flux de mails entrants que vous recevez.

Sur les plateformes de participation citoyenne

Ces dernières années, un nombre croissant de collectivités et d’institutions ont ouvert des plateformes participatives. Après quelques années d’exploitation, elles sont devenus des cibles de choix pour ceux qui pratiquent le “Black Hat SEO” pour trois raisons : 

  • Les noms de domaine qu’elles utilisent ont une forte notoriété (ex : senat.fr, paris.fr) et permettent de remonter rapidement dans les résultats ;
  • Ce sont des sites webs dynamiques qui perdurent dans le temps ;
  • Il est possible sans restriction de se créer un compte et de publier des messages.

Les différents éditeurs ont beau chercher à se protéger avec différentes solutions comme les captcha, rien n’y fait : les comptes spam trouvent toujours le moyen de se créer un compte. 

Ci-dessous, quelques échantillons tirés des principaux éditeurs de plateformes participatives. A titre d’information, nous ne vous montrons ici que les exemples les plus politiquement corrects.

Le problème est si répandu que la plupart des éditeurs font le choix de brider les fonctionnalités de recherche sur leur plateforme pour éviter qu’ils soient trop facilement découvrables. En effet, sur Cap Collectif et Citizen Lab les barres de recherche permettant de rechercher des utilisateurs sont le plus souvent désactivées. D’autres font carrément le choix de ne pas proposer de profil utilisateurs publics ou de les rendre non cliquables.

Ce n’est pas une raison pour paniquer

Chez Open Source Politics, nous avons choisi de ne pas brider les fonctionnalités de recherche du logiciel libre Decidim. Nous trouvons regrettable de limiter les possibilités de découverte et d’exploration des usagers de nos plateformes. 

Afin de rassurer nos clients, nous avons progressivement constitué une FAQ.

Le problème porte-t-il préjudice à la participation sur la plateforme ?

Non, la participation n’est pas impactée par la création de ces comptes. Par définition, les comptes spam sont pour la plupart des comptes inactifs, leurs créateurs n’ont aucun intérêt à participer à des démarches lancées sur la plateforme. En revanche, certains de ces comptes se permettent de déposer un ou deux commentaires à certains endroits, par exemple dans les commentaires des propositions. Ces commentaires sont immédiatement repérés et modérés. Cette pratique reste très marginale néanmoins.

Existe-t-il des risques de piratage ou de fuite de données liées à ces comptes ?

Non. Il s’agit de comptes utilisateurs standard. Une inquiétude légitime pourrait subsister concernant les utilisateurs qui pourraient cliquer sur des liens qui renvoient un site dangereux. Heureusement dans sa dernière version Decidim propose un écran intermédiaire qui avertit l’utilisateur lorsqu’il clique sur un lien externe à la plateforme.

La modale qui s’affiche au clic d’un lien externe publié par un utilisateur non admin.

Est-il possible de bloquer ces utilisateurs ?

Oui. Sur Decidim, à partir de la version stable 0.24, il est possible de bloquer un utilisateur.

Le nombre d’utilisateurs affiché sur la barre de recherche globale tient-il compte des comptes spam ?
Oui, les résultats de recherche référencent tous les utilisateurs qui ont créé un compte, dont les spams. En revanche, la statistique mise en avant sur les pages d’accueil et dans les espaces de concertation ne comptabilise que les participants effectifs, qui ont réalisé au moins une action sur la plateforme. Il est préférable de s’y référer.

Comment y remédier ?

Nous ne sommes pas pour autant fatalistes, des solutions existent et permettent de traiter ce problème et nous les appliquons.

Un problème connu de la communauté Decidim

C’est un phénomène bien connu de la communauté : un fil de discussion y est consacré sur le dépôt Github, ce qui permet aux développeurs d’apporter des solutions complémentaires à ce problème protéiforme. La dernière version stable de Decidim apporte notamment une solution de long terme en ajoutant un attribut “no-referrer” sur les liens sortant afin qu’ils ne contribuent pas à améliorer le référencement des sites qui se livrent à ces pratiques.

Ce que nous faisons chez Open Source Politics

La solution proposée par Decidim rend inutile à terme les pratiques de “Black Hat SEO”. En revanche, à très court terme, nos clients sont toujours confrontés à la problématique. De nombreux comptes spam sont visibles sur leur plateforme et certains renvoient parfois vers des sites frauduleux ou affichent des photos de profil pour le moins suggestives.

Notre solution basée sur l’apprentissage automatique (machine learning)

Notre équipe technique a développé un programme qui utilise un algorithme d’apprentissage automatique et qui réalise des pondérations sur les informations du profil afin de déterminer s’il peut s’agir d’un compte spam. 

Après une phase d’entraînement du modèle avec des données anonymisées, nous sommes maintenant capables d’attribuer une probabilité de spam à un compte créé sur Decidim en nous basant sur les informations renseignées et son activité.

En parallèle, nous avons développé une tâche automatisée sur Decidim qui chaque jour communique avec l’algorithme et permet automatiquement de signaler tous les comptes dont la probabilité est supérieure à 70% et de les bloquer quand elle est supérieure à 99%.

Diagramme fonctionnel de notre tâche automatisée contre les spams

De cette façon, non seulement nous empêchons les comptes spam de publier sur votre plateforme mais ils n’apparaissent plus sur votre plateforme. 

L’administrateur est notifié chaque jour du nombre de comptes signalés et bloqués, il peut alors se rendre dans le back-office pour traiter les comptes signalés. Quand ils sont bloqués, les utilisateurs reçoivent une notification email. Un email de contact leur est communiqué en cas d’erreur, l’administrateur peut alors rétablir leur compte à tout moment.

Exemple d’email envoyé par la tâche automatique

Cette technologie a été déployée sur les plateformes les plus affectées par les comptes spams et nous avons pu constater des résultats plus que satisfaisants. 

  • Elle a permis de bloquer des milliers de comptes spams qui parasitaient par leur présence et leur contributions les instances Decidim de nos clients. 
  • Ces dernières bénéficient maintenant d’une protection permanente contre les comptes spams puisque notre tâche automatique effectue une vérification journalière.

Notre solution de captcha accessible

La tâche automatique de détection des spams règle le problème des comptes spam seulement en aval, une fois que le spam a déjà infiltré la plateforme. Pour plus d’efficacité, nous souhaitions mettre en place un CAPTCHA afin de rendre l’inscription plus difficile pour des robots ainsi traiter le problème en aval. Ne souhaitant pas utiliser la solution offerte par Google, qui en plus d’être propriétaire ne respecte pas les standards d’accessibilité, nous avons développé un captcha 100% textuel basé sur le projet open source Act as text captcha. Au moment de l’inscription les utilisateurs se voient posés une question simple pour un humain mais difficile pour un robot (ex : “Parmi les mot suivant lequel est un animal : chat, courgette, carotte, bureau ?”). 

La page d’inscription de la plateforme Decidim du Département Loire Atlantique

Conclusion

Les pratiques de “Black Hat SEO” évoluent en permanence et sont toujours plus sophistiquées. Apporter des réponses à cette problématique nécessite une approche évolutive et diversifiée. C’est face à ce type de situation que nous sommes heureux d’avoir fait le choix de contribuer à un logiciel libre et open source composé d’une large communauté. Les travaux des uns profitent aux autres et permettent de répondre de manière satisfaisante aux challenges les plus ardus.

Notre approche basée sur l’apprentissage automatique ayant montré de bon résultats nous avons fait le choix de l’intégrer par défaut et sans surcoût, ainsi que notre CAPTCHA textuel, pour tous nos clients utilisant notre version générique de l’application Decidim à partir de la version 0.25. Nous allons continuer d’améliorer notre modèle, notamment grâce à un partenariat avec des étudiants de l’INSA Lyon dans le cadre du programme T4G. Comme à notre habitude, nos sources sont disponibles sous licence AGPLv3 sur Github, n’hésitez pas à venir contribuer : 

Conférence sur l’avenir de l’Europe : innovation technique et mobilisation humaine

Conférence sur l’avenir de l’Europe : innovation technique et mobilisation humaine

9 thématiques, 24 langues, 27 Etats-membres, UNE seule plateforme pour suivre et contribuer à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.  Depuis son lancement en avril 2021, plus de 50 000 Européens ont utilisé une plateforme Decidim pour déposer et débattre leurs idées sur l’avenir de l’UE.  En parallèle, plus de 700 000 citoyens ont participé aux plus de 6 000 événements organisés et publiés sur la plateforme.

Le cadre inédit de la Conférence sur l’avenir de l’Europe

La Conférence sur l’avenir de l’Europe a consisté en une série de débats et discussions en ligne et en présentiel à propos des priorités des institutions européennes. Ces débats ont été structurés autour de neuf thèmes.

Le volet numérique : une innovation technique en appui à la Conférence

Après deux ans de réflexion au sein des institutions et un retard à cause de la pandémie, le volet numérique a permis un lancement officiel de la Conférence le 9 mai 2021, alors que les panels citoyens ont été mis en place au mois de septembre de la même année.  En effet, si la Conférence a réédité des dispositifs de délibération en présentiel [link panels] déjà expérimentés à plus petite échelle au niveau européen, elle est la première à avoir été dotée d’un volet de participation en ligne. Une plateforme multilingue a ainsi été déployée pour centraliser toutes les contributions des citoyens, publier progressivement les résultats de la Conférence et communiquer autour des étapes successives. 

Plus en détail, les citoyens ont pu participer dans la plateforme à travers plusieurs fonctionnalités liées les unes aux autres :  

  • Les idées : il s’agissait de la contribution de base ; les citoyens ont pu déposer leurs propositions dans chacun des espaces thématiques dédiés. Les idées partagées ont pu être approuvées par les autres utilisateurs (soutien).  
    • Plus de 18 000 idées ont été partagées, avec plus de 73 000 soutiens exprimés.  Les trois thématiques les plus populaires ont été “Changement climatique et environnement” (+3 700), “Démocratie européenne » (+2 500) et “Une économie plus forte, justice sociale et emploi” (+2 100), suivies de près par “Éducation, culture, jeunesse et sport” (+2 000). 
    • 240 idées ont reçu plus de 50 soutiens chacune, parmi lesquelles 110 idées qui en ont plus de 100.
  • Les commentaires : cette fonctionnalité a assuré la dimension de débat, les utilisateurs ont pu avoir des discussions sur une idée en question avec des fils de commentaires. Les utilisateurs pouvaient ajouter une étiquette “pour” ou “contre” à leur commentaire pour que leur position face à l’idée soit évidente. Chaque commentaire pouvait lui-même être évalué par les autres.  
  • Les événements, qui permettaient aux utilisateurs de communiquer sur leurs rencontres organisées dans le cadre de la Conférence. À l’issue d’un événement, l’organisateur pouvait publier un rapport avec les conclusions et, s’il le souhaitait, il pouvait le relier à des idées existantes élaborées ou discutées lors de l’événement.
    • Des plus de 6 600 événements enregistrés, plus de 570 ont eu lieu en France.  De plus, à peu près 90 événements officiels ont été organisés par les États-membres et identifiés en tant que tels sur la plateforme.  

Le contenu des contributions sur la plateforme a été analysé à plusieurs étapes (août, septembre et novembre 2021) avec un rapport final établi sur la base des contributions déposées avant le 20 février 2022.

En parallèle, les 800 citoyens européens tirés au sort distribués en 4 panels thématiques et les 9 groupes de travail de la Plénière de la Conférence ont pu aussi organiser leur travail grâce à des espaces privés sur la plateforme. Si l’usage de ces espaces privés est le plus souvent resté limité au partage de contenus et à des questionnaires d’évaluation, les deux instances ont basé une partie de leurs discussions sur la restitution des contributions en ligne.

Ainsi, la plateforme a insufflé un double boost démocratique à la démarche. D’une part, les neuf espaces publics de contribution (un par thématique) ont permis d’élargir le public de la Conférence au-delà des groupes de citoyens tirés au sort et des membres de la Plénière. D’autre part, en termes de publicité et transparence, non seulement les contributions ont été publiques, mais la plateforme a permis de publier tous les documents produits pour et par les reste des instances du dispositif (ordres du jour, conclusions, rapports, streamings, etc).

Notre rôle dans la conception et l’animation de la plateforme numérique de la Conférence sur l’avenir de l’Europe

Decidim : un choix éthique et technique

Parmi les logiciels existants, les institutions européennes ont choisi le logiciel libre Decidim et ont fait appel à l’équipe d’Open Source Politics pour la gestion de la plateforme au quotidien. Si le choix du logiciel peut s’expliquer par la priorisation des solutions open source défendue par l’Union européenne depuis longtemps, l’expérience d’OSP a permis d’optimiser l’usage de la plateforme pour informer et impliquer les utilisateurs.

Decidim a tout d’abord été raccordé au système applicatif des institutions européennes, entraînant plusieurs adaptations substantielles : le choix des langues en écran d’accueil, la connexion uniquement possible via un compte EU Login – une barrière qui a préservé la plateforme des comptes spam – et des en-tête et pied-de-page cohérents avec les autres plateformes institutionnelles.  Une fois ces contraintes prises en compte, l’objectif était que les fonctionnalités de contribution restent les plus accessibles possibles, malgré la multiplication des thèmes et des informations disponibles sur la plateforme.  La traduction automatique a joué un rôle majeur dans la création de cet espace démocratique inédit : dans le but de montrer la diversité européenne, le choix a été fait de rendre visible les contributions dans leur langue d’origine par défaut, et de permettre aux utilisateurs d’afficher les versions traduites. Le système de traduction automatique, basé sur une technologie interne développée par les institutions européennes, a été perfectionné à plusieurs reprises jusqu’à arriver à un modèle intelligent détectant automatiquement la langue de chaque contribution pour en afficher la traduction immédiatement. 

Au delà de cet outil de traduction (E-translate), nous trouvons également la preuve de cette adaptabilité dans l’interopérabilité de la plateforme avec le portail d’identification (EU Login), mais aussi des outils d’analyse statistique développés par le Centre de recherche de la Commission à partir de l’API de Decidim et de la compatibilité avec les plateformes de streaming vidéo internes (EBS, Parlement UE, SCIC).

Grâce à la modularité de la plateforme de base et à l’ouverture du code source, la plateforme a pu être améliorée sur une base mensuelle selon les besoins du client et les retours de toute la communauté. Bien entendu, tous ces développements respectent le contrat social de Decidim et ceux qui ont été approuvés par la communauté Decidim sont intégrés dans le code ouvert de la version de référence (master) du logiciel. L’investissement financier des institutions publiques européennes est ainsi reversé au bien commun.

Une mobilisation au quotidien de nos équipes techniques et conseil

Si les développements ont été réalisés par les institutions et leurs prestataires, les équipes produit et conseil d’OSP ont animé les ateliers de réflexion et de décision sur l’évolution de la plateforme et joué un rôle de coordination au quotidien entre le personnel des trois institutions rassemblé dans le Secrétariat commun de la Conférence et les différents prestataires (techniques et facilitateurs des panels citoyens). En ce sens, notre équipe a démontré sa capacité à s’intégrer dans la vaste constellation d’acteurs autour du projet, en harmonisant et matérialisant leurs objectifs. De même, nous avons été l’intermédiaire nécessaire entre les équipes techniques de la Commission européenne et du Parlement européen et la communauté  Meta Decidim. Nous avons ainsi mis à profit notre expertise sur la démocratie participative numérique, l’architecture de Decidim et l’engagement citoyen au sens large. 

Une mention spéciale revient à l’équipe de modération d’OSP, soit sept personnes qui ont successivement composé des équipes de 3 à 4 membres à temps plein sur ce projet. Depuis le lancement, ils et elles ont assuré l’évaluation de toutes les contributions, le contact avec les utilisateurs et la résolution de leurs demandes, la préparation de statistiques hebdomadaires et l’intégration du contenu sur la plateforme multilingue à la demande du client.  

Notre bilan

Plus de 50 000 participants et 40 000 contributions. La donnée est importante car elle est sans précédent au niveau européen. Nous avons beaucoup appris au cours de ces deux années et au contact de plusieurs centaines d’interlocuteurs engagés dans la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Si la participation sur la plateforme n’a pas été massive lorsqu’on la rapporte au total de la population européenne, elle a été globalement de qualité. Nous comprenons mieux les améliorations techniques qui restent nécessaires au sein de la communauté pour fluidifier les parcours et améliorer les performances globales de Decidim. Nous avons hâte de renouveler le défi de ces missions à grande échelle. 

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