Premier budget participatif pour la Ville de Lyon

Premier budget participatif pour la Ville de Lyon

12,5 millions d’euros, c’est le budget alloué par la ville de Lyon pour que les idées de ses citoyens prennent vie : cette enveloppe en fait le deuxième budget participatif le mieux doté de France ! C’est via une nouvelle plateforme Decidim propulsée par Open Source Politics que les propositions citoyennes sont recueillies, en complément des dispositifs prévus en présentiel !

Plus de 200 propositions citoyennes en trois semaines pour le budget participatif! 

Pour cette première édition du budget participatif, la plateforme Oyé permet aux citoyens et citoyennes de déposer leurs idées pour leur ville, qu’ils y vivent, travaillent ou étudient. Dès le début de la quatrième semaine d’ouverture de la fameuse boîte à idées, les Lyonnaises et Lyonnais pouvaient déjà soutenir et commenter 200 idées déposées dont plus de 37% ont été catégorisées par leur auteur.e dans la thématique “cadre de vie” et 26% dans la thématique “environnement et nature en ville” (consultables ici). 

Traçabilité de la démarche : de l’idée à la réalisation de projet 

Dans ce cadre, de nombreux ateliers sont organisés en présentiel pour aider les participant.e.s à affiner leurs idées, discuter avec d’autres habitant.e.s et animateur.ice.s de la ville afin de développer ensemble leurs envies pour leur quartier. Des stands de rencontre sont également déployés dans toute la ville pour poser directement des questions sur le dispositif aux agent.e.s impliqué.e.s. La plateforme Oyé permet notamment de consulter l’agenda de ces différentes rencontres et d’en prendre connaissance directement grâce à la carte interactive. 

Atelier budget participatif ville de Lyon

Les participants pourront ensuite voter sur les projets ayant passé l’étude de faisabilité juridique, technique et financière menée par les techniciens de la ville. La répartition de l’enveloppe budgétaire par arrondissement selon leur densité de population, demandera une mobilisation active des différentes mairies d’arrondissement et leurs services tout au long de l’instruction des idées déposées. Une fois les projets lauréats annoncés, la fonctionnalité “suivi” de la plateforme permettra de consulter le suivi des réalisations des projets qui auront recueilli le plus de voix. Dans un souci de traçabilité, il sera ainsi possible de s’enquérir, grâce à une frise chronologique et à une jauge, de l’état d’exécution des projets par thématique, renseignés au fil de l’eau par la municipalité. 

Une collaboration enrichissante avec l’équipe de la Ville de Lyon

Ce type de budget participatif se déployant dans la troisième ville de France nécessite un accompagnement dès la conception de démarche, adapté à la multiplicité d’acteur.ice.s impliqué.e.s dans ce projet. L’équipe d’Open Source Politics accompagne donc l’équipe projet de la ville de Lyon depuis décembre 2021 à l’occasion d’ateliers et d’échanges hebdomadaires. Ils permettent de débattre, ajuster et recueillir les éléments nécessaires au lancement, conciliant ainsi les enjeux et retours propres aux métiers de chacun.e des spécialistes intervenus.

En parallèle, cette collaboration va pouvoir faire évoluer Decidim puisque la Ville a financé de nouvelles fonctionnalités qui pourront servir à d’autres collectivités dotées de l’outil Decidim. Le pôle recherche et développement d’Open Source Politics mène ainsi actuellement des recherches dans le cadre d’explorations d’outils complémentaires pour faciliter l’instruction des propositions par les différentes directions de chacune des mairies d’arrondissement de grandes villes comme Lyon. 

Les différents tests sur les questions d’accessibilité que nous menons conjointement avec les représentants d’associations concernées, les agents de la ville et l’équipe produit d’Open Source Politics sont également une occasion de nourrir toute la réflexion de la communauté Decidim sur le sujet (en savoir plus ici :  Accessibility – a11y · decidim/decidim) et d’impulser de nouveaux projets en ce sens.  

Ce projet pilote est le premier d’une série de nombreuses concertations que la plateforme Oyé a vocation à accueillir. Nous espérons bientôt y voir d’autres échelons administratifs de la ville et acteurs de la participation citoyenne animer des espaces dédiés. 

Les outils de la civic-tech vont-ils transformer la participation citoyenne ?

Les outils de la civic-tech vont-ils transformer la participation citoyenne ?

Virgile Deville, co-fondateur d’Open Source Politics (OSP), est intervenu le jeudi 19 septembre 2019 à l’occasion du colloque sur la concertation citoyenne : « Au lendemain du grand débat national, quelle perspectives pour la démocratie participative à l’échelle locale? » organisé par l’Association des Maires d’Ile de France (AMIF). OSP répondait à la question « les outils de la civic-tech vont-ils transformer la participation citoyenne ? »

Virgile Deville intervient à la table ronde "Les outils de la civic-tech vont-ils transformer la participation citoyenne ?"  lors du Colloque sur la concertation citoyenne organisé par l'AMIF (Association des Maires d'Île de France)

Ce colloque était l’occasion pour OSP de présenter le rôle des plateformes numériques comme Decidim dans le cadre de concertations citoyennes et de partager notre expérience quant à la mise en place de ces plateformes au sein des collectivités territoriales.

Le logiciel libre Decidim s’adapte aux besoins de ces institutions et propose un système d’information complet et transparent pour la démocratie numérique, permettant de modéliser n’importe quel processus participatif.

En dehors de l’excellente formule de Mathieu MonotMaire-Adjoint de Pantin, référent de la commission participation citoyenne de l’AMIF, sur l’évolution du rôle du maire : 

Nous avons successivement admiré les maires gestionnaires et bâtisseurs maintenant j’ai la conviction que c’est au tour des maires concerteurs !

nous retenons 3 points de cette expérience :

Des biens communs numériques pour propulser les concertations publiques, une évidence

Pourquoi ? Les biens communs numériques sont porteurs de valeurs telles que la transparence et l’intégrité des données, la protection des données personnelles, l’égalité des participants et la reddition des comptes. Le modèle proposé par Decidim combinant licence libre (AGPLv3) et contrat social pose les garanties démocratiques nécessaire à toute démarche de démocratie numérique. 

Pour aller plus loin sur ce sujet, nous vous recommandons l’article de @calimaq (Lionel Maurel) qui aborde le concept de Logiciel Libre à mission en prenant Decidim comme exemple.

L’hybridation numérique / présentiel est essentielle

Les outils numériques ne sont pas magiques et la participation active est le fruit d’un apprentissage progressif. Des gages de transparence sont nécessaires pour donner confiance aux citoyens et ceux-ci ne peuvent être transmis que par des interactions humaines. Il est par conséquent nécessaire de garantir une hybridation d’espaces de participation numérique et présentiel.

Le travail d’OSP avec les institutions pousse aujourd’hui à avoir un usage critique et stratégique des outils numériques au service d’une action politique, collective et souveraine.

Des usages de plus en plus avancés, des plateformes toujours plus complètes

Une plateforme pour les municipalités c’est avant tout une plateforme modulaire et configurable.

Les démarches participatives au sein des municipalités doivent considérer les différents degrés d’engagement (cf. schéma ci-dessous). Pour ce faire, l’outil en question doit permettre de modéliser tout type de démarche participative. Decidim est particulièrement efficace face à cet enjeu avec son architecture modulaire et profondément configurable. C’est un véritable Lego de la participation où les institutions définissent l’architecture de leur espaces de participation sur mesure en activant et configurant des fonctionnalités participatives.

Schéma de l'évolution du degrés d'implication des citoyens à travers les usages

Les enjeux technopolitiques que la civic tech doit encore relever

Nous avons conclu notre intervention en rappelant que la participation numérique n’en est encore qu’à ses débuts. La mise en plateforme comme Decidim soulève des questions passionnantes :

Enjeux technopolitiques Chantiers Decidim et OSP
Traitement de jeux de données massifs et synthèse des consultations Depuis 2017 nous investigons sur l’application du traitement automatique de la langue aux corpus de texte et de données issus des consultations. Relire nos articles à ce sujet sur Medium partie I et II.
Inclusion numérique et accessibilité Open Source Politics est sociétaire de la Mednum, la coopérative de l’inclusion numérique
Identité numérique – OSP développe un connecteur France Connect pour Decidim qui sera disponible cet automne 2019.
– Decidim permet mettre en place des systèmes de vérification  d’identité contextuelle à l’action réalisée par l’utilisateur (vote sur une budget participatif) personnalisé.
Représentativité Decidim est l’une des seules plateforme à proposer un module de tirage au sort.
Décentralisation et sécurité de la donnée Decidim propose déjà un certain nombre de garanties pour la donnée que la plateforme génère (API, empreinte cryptographique des propositions etc.).
Dans le cadre du projet Européen Decode, Decidim a pu experimenter avec la technologie blockchain pour effectuer des signatures électroniques.

Autant de défis qu’il nous est possible de relever collectivement grâce au modèle ouvert à la collboration proposé par Decidim qui réunit déjà une multitudes d’acteurs complémentaires (universitaires, développeurs, sociologues, politistes, designers…). Un cadre de travail qui permet de les relever en réseau en mutualisant les efforts, les investissements et les apprentissages.

Nous tenions à remercier l’AMIF à cette occasion pour l’organisation du colloque et pour l’invitation à la table ronde.

Pour plus de détails, vous pouvez contacter notre équipe ici : contact@opensourcepolitics.eu
Pour en connaître plus sur Open Source Politics cliquez ici
Retrouvez la présentation de Virgile ici :

Comment mettre organiser un budget participatif : le cas d’Angers

Comment mettre organiser un budget participatif : le cas d’Angers



Cas d’usageLe premier budget participatif de la ville d’Angers

Le premier budget participatif de la ville d’Angers s’est terminé début novembre. C’est l’occasion de revenir sur cette expérience et d’établir les bonnes pratiques pour faire de cet incontournable de la concertation un succès.

Conception d’un BP, mobilisation des citoyen·nes, rôle des services, faisons un tour d’horizon des bonnes pratiques pour construire ensemble la ville !

Angers est rentrée dans un club de moins en moins fermé : 90 villes françaises ont conduit un budget participatif en 2018, contre seulement 25 deux ans plus tôt. En plus de se doter d’un outil numérique pour piloter sa démarche, la ville a donc pu tirer profit des expériences menées ailleurs. Ces enseignements ont directement bénéficié à l’équipe municipale, et le succès est au rendez-vous : les chiffres ci-dessous placent Angers dans la fourchette haute des premières éditions d’un budget participatif municipal.

Retrouvez ici l’article du Monde détaillant le contexte français du BP.

Les 7 phases successives de ce premier BP angevin s’étendent sur toute l’année 2018 (si l’on ne compte pas la réalisation des propositions lauréates). Comme vous l’imaginez, elles permettent aux habitant·es de proposer des projets puis de choisir ceux qui seront réalisés par la ville l’année suivante.

Page d’accueil de la plateforme ecrivons.angers.fr

Réussir un budget participatif en 7 phases

Le découpage précis d’un BP en sept étapes sécurise toutes les parties prenantes, tant les citoyen·nes que les services de la ville ou le pouvoir politique.

Phase 1. Conception : comment garantir l’impact de la participation ?

Une fois la volonté politique établie — c’est la première base indispensable — nous avons pu démarrer la conception de la démarche elle-même. L’avantage d’un budget participatif est incontestable pour les citoyens qui, en participant, décident de l’utilisation d’une partie du budget de leur ville. Ils ont la garantie que leur expression se transforme en impact. Compréhensibles et séquencées, les étapes construisent un parcours citoyen amplifié par le numérique qui favorise la participation par sa clarté.

Le parcours citoyen de Decidim : des fonctionnalités intégrées dans une démarche par étapes

À Angers comme ailleurs, la définition des critères de recevabilité des propositions et l’assemblage d’une équipe projet efficace sont les deux points nécessitant d’être spécifiés et clarifiés en amont du lancement du dispositif. C’est à l’aune de ces critères que la mairie va devoir retenir ou non les propositions des habitant·es et les transformer en projets soumis au vote.

Dans les conseils que nous apportons aux institutions avec lesquelles nous travaillons, nous veillons à ce que ces critères soient objectifs et faciles à analyser afin d’empêcher l’irruption de biais arbitraires ou subjectifs. La ville d’Angers a arrêté le règlement de ce budget participatif avant l’ouverture de la plateforme. On élimine ainsi un risque d’incompréhension, voire de frustration, vis-à-vis du processus et on augmente mécaniquement la confiance des habitant·es dans l’exercice.

Coordonner le bon déroulement d’un budget participatif nécessite uneimplication importante de l’administration. Il a donc fallu dès le départ rassembler une équipe projet. Au centre de toutes les démarches de concertation, la Mission participation citoyenne agrège les différentes compétences et responsabilités. Notre équipe l’a formée et accompagnée au fil des semaines pour une utilisation optimale de Decidim.

Phase 2. Proposition : comment encourager les contributions ?

Entre début février et mi-avril, la phase durant laquelle les habitant·es pouvaient proposer directement leurs idées pour le budget participatif avait pour ambition d’ouvrir différents canaux d’expression pour les Angevin·es. C’est l’hybridation entre la participation présentielle et la participation numérique qui a ainsi été particulièrement mise en avant lors de cette étape. Si les propositions ont été majoritairement déposées directement en ligne par les porteurs, six rencontres ont été organiséesau mois de mars, en couvrant tous les quartiers de la ville, pour permettre d’attirer des publics différents en diversifiant les modalités de contribution.

Exemple d’une proposition sur la plateforme Decidim d’Angers

La fonctionnalité de dépôt de proposition est l’une des plus abouties de la plateforme Decidim, avec son comparateur automatique de propositions similaires, et la possibilité pour l’utilisateur de renseigner une catégorie, un quartier, une adresse et une pièce jointe. Certaines propositions ont été réellement enrichies par de longs échanges de commentaires entre plusieurs habitants intéressés.

Phase 3. Évaluation : quelles propositions doit-on filtrer ?

Une fois la phase de dépôt de propositions achevée, l’étape d’évaluation incombe à la municipalité. En réalisant un export directement depuis la plateforme, elle consiste à vérifier que les propositions respectent les critères de recevabilité définis et indiqués au public dès le lancement du budget participatif. La mairie d’Angers, par l’intermédiaire de sa Mission Participation citoyenne, a beaucoup travaillé sur les exigences de transparence pendant le déroulement du budget participatif. Ainsi, dans le cadre de l’étape d’évaluation, chaque utilisateur·trice ayant déposé une proposition a reçu une réponse publique directement sur la page de sa proposition.

Capture d’écran de la plateforme ecrivons.angers.fr

Phase 4. Faisabilité : dans quelle mesure doit-on anticiper la réalisation des projets ?

Après le premier filtre des critères, la Mission participation citoyenne a réparti et transféré à la fin du printemps les propositions recevables aux services compétents afin que ceux-ci évaluent leur faisabilité technique et réglementaire, ainsi que leur coût. Les porteur·es de projet, après avoir reçu de la Ville un message privé directement sur la plateforme, ont eu l’opportunité d’échanger et de rencontrer le service en charge de l’analyse de sa proposition lors d’un rendez-vous, ce qui a également beaucoup aidé à la transparence.

Réalisé sur les mois d’été dans le cas d’Angers, ce travail est intense pour l’administration, notamment lorsqu’il était nécessaire d’effectuer des allers-retours avec les porteur·es de projet afin de préciser et éventuellement fusionner certaines propositions. Cette charge de travail peut cependant être grandement atténuée par le développement de bonnes interactions avec les différents services qui étudient les propositions.

Phase 5. Liste des projets et Vote : comment maximiser la mobilisation citoyenne ?

À la rentrée, la liste finale des projets soumis aux votes est présentée aux habitant·es sur la plateforme Decidim et sur une brochure imprimée. Chaque projet contient une cotation budgétaire, une présentation détaillée, une illustration et, pour assurer la traçabilité de la démarche, un lien avec la ou les proposition(s) citoyenne(s) qui l’ont inspiré. Le vote intervient ensuite : lors de cette phase, Angers a continué à allier participation numérique et physique, en installant entre autres une Agora sur la place du Ralliement, la plus grande de la ville.

Votes physiques pour les projets du budget participatif

Vote en ligne sur ecrivons.angers.fr

La Mission participation citoyenne a également été plus largement présente physiquement dans tous les quartiers de la ville pour permettre à tou·tes de voter pendant 18 jours (trois weekends), avec pour chaque habitant·e le choix des cinq projets qui lui paraissent les plus pertinents pour l’avenir de la ville. Les propositions sont localisées sur une carte de la ville et il est possible de les filtrer par catégorie et par quartier.

Ces temps-forts ont permis aux porteur·es de présenter leurs projets et aux participant·es de voter par bulletin papier ou en ligne sur la plateforme Decidim avec des tablettes ; le contact direct est une clé essentielle pour mobiliser le maximum d’habitant·es.

L’Agora du budget participatif sur la place du Ralliement

 

Phase 6. Validation : comment doit-on mettre en valeur l‘accord politique ?

Dès la phase de vote terminée commence l’étape de décompte des résultats. Durant cette phase, la Mission participation citoyenne opère le dépouillement des bulletins papier, en présence d’élus de la majorité et de l’opposition. Les votes papier et en ligne sont compilés pour obtenir et présenter la liste finale des projets lauréats par le maire lors d’un événement public et accessible sur la plateforme.

Comme dans de nombreux autres démarches équivalentes, les votes papier sont plus nombreux que les votes en ligne.

Dans le règlement du budget participatif, la mairie s’est engagée à intégrer les projets lauréats du vote 2018 et leurs montants dans la section d’investissement du budget primitif 2019 qui sera proposée au vote du Conseil Municipal en mars 2019.

Phase 7. Réalisation : comment permettre la transformation collaborative de la ville ?

La dernière étape — la plus longue — constitue l’aboutissement de cette année de participation des Angevin·es à l’écriture du futur de leur ville. La réalisation des projets doit advenir dans les deux ans et les porteurs des projets lauréats seront associés à cette dernière étape. La fonctionnalité de “Suivi” sera activée sur Decidim pour documenter à intervalles réguliers la réalisation des projets lauréats.

La mutualisation

Nous sommes fiers et heureux d’avoir accompagné la mairie d’Angers sur cette première démarche de budget participatif intense et concluante. Nous transmettons déjà les bonnes pratiques mises en place dans le cadre du budget participatif de la mairie d’Angers à d’autres institutions. Après le département du Loiret et la ville de Romainville (93), ce sont Nanterre (92) et Saint-Jean de Braye (45) qui se lancent fin 2018 dans leur premier budget participatif sur Decidim.

Open Source Politics travaille en effet avec Decidim, un véritable bien commun numérique, qui possède dans son ADN la gouvernance partagée et la mise en commun des réussites. Nous construisons donc étape après étape avec notre Club des utilisateurs francophones de la plateforme une communauté de soutien au sein de laquelle chaque organisation membre peut bénéficier du savoir-faire des autres, permettant ainsi de se lancer en augmentant d’autant ses chances de réussite.

Comment fonctionne la plateforme de démocratie participative Decidim ?

Comment fonctionne la plateforme de démocratie participative Decidim ?

Comment fonctionne la plateforme de démocratie participative Decidim ?

Decidim, dont le nom vient de l’expression catalane signifiant “décidons maintenant”, est une infrastructure numérique dédiée à la démocratie participative, entièrement conçue et réalisée de façon collaborative selon les règles du logiciel libre. Sur un plan technique, Decidim est un framework (ou environnement de développement) conçu avec le logiciel de développement Ruby on Rails. Decidim permet aux utilisateurs de créer et de configurer une plateforme ou un portail web à usage de réseau social permettant l’exercice de la participation des citoyens. Ce portail permet à toute organisation (conseil municipal ou de quartier, association, université, ONG, collectifs locaux, coopératives) de mettre en place des processus massifs de consultation tels que des budgets participatifs, des enquêtes publiques ou des appels à idées.

Afin de saisir parfaitement la façon dont Decidim fonctionne, il faut comprendre la distinction entre les espaces de participation et les outils de participation. La nuance paraît fine au début et peut être difficile à saisir mais elle permet de mieux comprendre la structure de la plateforme :

  • Les espaces de participation. Ils constituent le cadre à l’intérieur duquel la participation est organisée, les canaux et médias à travers lesquels les citoyens et les membres des collectifs peuvent formuler leurs revendications, élaborer leurs propositions et prendre des décisions. Quatre espaces de participation sont disponibles dans Decidim : Initiatives, Processus, Agoras et Consultations. On peut par exemple envisager : une initiative citoyenne pour obtenir la modification d’un règlement (Initiative) ; une assemblée générale d’un collectif de travailleurs (Agora) ; un budget participatif, un processus électoral ou une consultation pour définir un objectif à long terme (Processus) ; un référendum sur un sujet précis (Consultation). Processus et Agora sont déjà intégrés dans la plateforme en version 0.9, les deux autres espaces seront disponible à la fin du printemps.
  • Les outils de participation. Ce sont les fonctionnalités qui permettent l’interaction entre la plateforme et les espaces de participation. Decidim propose pour l’instant les outils suivants : rencontres, conférences, appels à idées, dépôt de propositions, enquêtes par questionnaire, discussions et débats, résultats, suivi de la réalisation des projets, votes, pages et newsletters.

Les utilisateurs de la plateforme (les participant.e.s), interagissent à travers des mécanismes de participation — que nous appelons outils de participation — qui remplissent des fonctions spécifiques à l’intérieur de chaque espace de participation. En d’autres termes, les Initiatives, les Agoras, les Processus et les Consultations ont à leur disposition des outils qui composent et rythment les différents espaces de participation.

 

Les caractéristiques des 4 espaces de participation

 

  • Les Processus constituent un espace dans lequel un administrateur peut créer, activer, désactiver et gérer différents outils de participation, avec la possibilité de les lier entre eux et de les configurer en fonction des différentes étapes programmées.
  • Les Agoras offrent à un administrateur la possibilité de définir des groupes et des collectifs qui se retrouvent périodiquement, de détailler leur composition, de faire la liste de leurs rencontres (avec géo-localisation), de faciliter la tenue des réunions en gérant l’agenda, la capacité des lieux et l’inscription des participants si nécessaire, en prenant position sur les propositions et délibérations émises par les assemblées.
  • Les Initiatives permettent à un administrateur de lancer de façon collaborative des initiatives citoyennes, de définir leurs objectifs et leur déroulement, de collecter des soutiens, de recueillir le fruit des discussions et des débats, d’organiser la mobilisation des habitants autour de points de rencontres pour la signature de pétitions.
  • Les Consultations sont un espace d’organisation de référendums, permettant de susciter des discussions et des débats autour du sujet retenu. Elles sont connectés à un système de vote sécurisé et à un espace de publication des résultats.

A l’intérieur de ces espaces de participation s’articulent donc différents outils, personnalisant l’espace selon la volonté de l’administrateur ou organisation lançant l’espace.

 

Les divers outils de participation

 

  • L’outil propositions permet de créer une proposition officielle ou citoyenne géo-localisée, d’y associer des documents, de naviguer à travers les propositions et de leur appliquer des filtres.
  • L’outil résultats transforme les propositions en constats ou en décisions, en rendant publique une réponse officielle à leur acceptation ou à leur rejet.
  • L’outil de suivi offre la possibilité de répartir les décisions d’action en projets unitaires dont on rend compte de la mise en place avec un module de visualisation des états d’avancement.
  • L’outil enquêtes peut être utilisé pour concevoir et publier des enquêtes et sondages et afficher leurs résultats.
  • L’outil commentaires permet aux utilisateurs de commenter les propositions, de les apprécier par des votes, de répondre et de réagir aux réponses en recevant des notifications.
  • L’outil votes offre la possibilité d’appliquer plusieurs modes de scrutins aux propositions : illimité, limité, pondéré, valorisé en fonction d’un budget, etc.
  • L’outil pages permet de créer des pages à contenu informationnel comportant des textes formatés, des images et des vidéos.
  • L’outil rencontres en présentiel permet de convoquer des réunions, de gérer leur localisation et leur date ainsi que l’enregistrement des participants et de publier ensuite les compte-rendus des travaux et les résultats des débats.
  • L’outil conférences (à venir) permet de créer un site web associé à une conférence thématique avec des outils spécifiques d’organisation (inscriptions, ateliers, programme, conférenciers, etc).
  • L’outil newsletter est disponible pour envoyer une lettre d’information aux personnes inscrites sur la plateforme, ou plus sélectivement à celles concernées par un espace particulier (à venir).

Ces outils donnent donc véritablement corps aux différentes démarches de participation et encadrent les diverses formes que peuvent prendre les contributions des citoyen.ne.s sur la plateforme. Pour contribuer et/ou voter, les utilisateur.trice.s doivent d’abord passer par une vérification de leur identité, potentiellement opérée en plusieurs étapes qui sont destinées à certifier le sérieux et la crédibilité de la plateforme.

Classification des participant.e.s

 

Les participant.e.s à une plateforme Decidim peuvent être répartis en trois catégories, correspondant à des possibilités d’interaction plus ou moins importantes avec le contenu de la plateforme :

  • Les Visiteurs peuvent voir tout le contenu de la plateforme sans s’enregistrer.
  • Les Membres enregistrés peuvent contribuer à la plateforme : après avoir fourni un nom d’utilisateur, un pseudonyme, un mot de passe et une adresse email (ou une identification via certains réseaux sociaux), ils peuvent commenter, faire des propositions, envoyer des messages et suivre certain.e.s participant.e.s ou événements, recevoir des notifications.
  • Les Membres vérifiés bénéficient d’un niveau plus étendu de participation. Ils peuvent être accrédités comme membre d’une organisation, ou comme résident.e/électeur.trice d’une municipalité ou encore appartenir à un groupe détenant un pouvoir organisationnel ou de décision (association, communauté, collectif, etc). Une fois leur statut confirmé, ils peuvent s’inscrire à des réunions, défendre des propositions, signer des pétitions et voter dans des consultations.

Les participant.e.s peuvent s’enregistrer de façon individuelle ou en tant que membre d’une association ou d’une organisation. Des profils représentant des groupes d’utilisateur.trice.s peuvent être créés avec la possibilité de s’exprimer soit collectivement soit à titre individuel. Les préférences de notification peuvent être configurées à la fois pour les statuts individuels et pour les statuts collectifs.

 

Plus qu’un logiciel libre, une véritable communauté

 

Decidim dépasse en qualité tout ce que nous avons pu observer en termes de logiciel libre civic tech. Une dizaine de développeurs contribuent régulièrement au projet, les issues GitHub (problèmes dans le code, déposés sur la plateforme de centralisation GitHub) sont traitées en quelques heures, des réponses vous sont apportées en quelques minutes sur Gitter (messagerie instantanée dédiée aux utilisateur.trice.s de GitHub) et l’application est couverte à 98% par des tests unitaires — c’est-à-dire que chaque outil est testé individuellement afin d’en vérifier le bon fonctionnement. Ces quelques précisions illustrent parfaitement le dynamisme du projet Decidim et la qualité technique de son développement, qui font de la plateforme un projet destiné au long terme et à la recherche de l’amélioration constante de ses fonctionnalités.

C’est en nous rendant à la Decidim Jam, la conférence annuelle qui rassemble la communauté autour de l’outil, que nous avons pris la mesure de ce qui se cachait derrière le code. Decidim est animé par une communauté de plusieurs centaines de personnes de tous horizons. Citoyen.ne.s, développeur.euse.s, designers, agents publics, politiques et chercheur.e.s s’y retrouvent pour co-construire cet outil de participation envisagé comme un véritable commun que chacun fait vivre au gré de ses contributions.

La communauté s’organise autour de 4 grands organes :

  • Un groupe de coordination inter-municipal, composé d’utilisateur.trice.s qui partagent leurs expériences et assurent une partie du financement ;
  • Un groupe de recherche (Decidim Lab) regroupant des chercheur.e.s de 3 universités différentes, qui organisent des rencontres, des conférences, des débats… ;
  • SOM decidim (physique) et Metadecidim (numérique) qui sont les espaces de rencontres et de travail pour co-construire l’outil.

Ils s’organisent autour de 5 axes de réflexion : tech, gouvernance, recherche, expérience utilisateur et mobilisation. C’est sur meta.decidim.barcelona que les nouvelles fonctionnalités sont décidées et planifiées. Le schéma ci-dessous décrit le processus d’émergence, d’adoption et de développement de toute nouvelle fonctionnalité que la communauté souhaite ajouter à Decidim.

On peut constater que ce processus est relativement élaboré mais demeure néanmoins souple, ce qui illustre bien l’esprit initial de construction de Decidim. Ainsi, même la gouvernance de Decidim (l’ajout de nouvelles fonctionnalités) est ouverte, ce qui permet une transparence totale du processus et une liberté moindre d’interprétation laissée aux développeurs ; le code est sous le contrôle direct des institutions et des citoyen.ne.s.

Pour compléter ce processus, il faut noter qu’il y a également des entreprises, dont Open Source Politics, qui maintiennent, développent de nouvelles fonctionnalités et font de la prestation de service autour de Decidim pour les institutions.

Ces spécificités de l’organisation du développement de Decidim en fait un outil numérique particulièrement actif. L’avantage de l’adoption d’un tel outil réside principalement dans l’inclusion automatique au sein d’un large panel d’utilisateurs qui partagent leur expérience de la plateforme et guident donc tout nouvel arrivant. Il s’agit également de bâtir un logiciel satisfaisant un maximum d’usages possibles, dans un maximum de situations possibles.

Testez l’outil sur notre instance de démonstration demo.decidim.opensourcepolitics.eu.

Open Source Politics est une entreprise qui développe des plateformes de démocratie participative pour des acteurs publics, privés et associatifs. Contactez-nous si vous souhaitez vous engager dans un dispositif de concertation ou un budget participatif utilisant des outils civic-tech !

@OpenSourcePol

Des budgets participatifs inversés pour associer les citoyens aux décisions d’économie budgétaire

Des budgets participatifs inversés pour associer les citoyens aux décisions d’économie budgétaire

Des budgets participatifs inversés pour associer les citoyens aux décisions d’économie budgétaire

Une discussion avec Hugo Barthelemy, Mael Donnard et Valentin Chaput autour de l’idée d’accompagner des collectivités et leurs citoyens dans la réalisation de “budgets participatifs inversés” grâce à une formation, un suivi et un outil numérique favorisant la transparence.

Pouvez-vous résumer le contexte qui a donné naissance à cette idée ?

Hugo Barthelemy : L’idée est liée à un article d’Antoine Bezard, qui détaille la démarche de la ville de Loon-Plage dans le Nord. Cette collectivité devait réduire son budget de 300 000€. Pour ce faire, ils ont tiré au sort les citoyens qui ont ensuite été formés à comprendre le fonctionnement d’un budget municipal, puis à faire un choix sur les différentes dépenses à réduire. À la fin de ce processus, la ville a réussi à réduire de 325 000€ le budget initial, c’est à dire à dépasser l’objectif en atteignant un consensus ! Il y a un réel intérêt à faire participer les citoyens à ce type de démarches. Suite à cet article et aussi à notre travail avec Open Source Politics sur Consul, la plateforme libre de référence en matière de budgets participatifs, je me suis dit qu’il serait intéressant de créer un processus donnant aux citoyens la possibilité de débattre des budgets et de leurs ajustements : réductions des coûts, projets alternatifs, répartitions sur d’autres priorités etc. Il s’agirait à la fois d’un accompagnement physique à travers une démarche pédagogique, mais aussi d’un outil numérique qui permettrait de mieux visualiser les flux financiers liés au budget et de rendre le processus plus transparent. C’est un point important. La formation, l’accompagnement, l’initiative des propositions et le vote des décisions citoyennes sur la plateforme doivent être indépendants de la municipalité. En revanche, la collectivité doit jouer un rôle crucial d’évaluation des projets en particulier pour valider les aspects financiers et leur viabilité.

Quels sont les points forts de cette idée ?

Mael Donnard : La grande force de ce projet est l’implication directe des citoyens, dans le sens où les choix découlent de leurs idées et limitent donc la contestation. Comme dans toute campagne de consultation, cela permettrait de rendre la décision plus conforme aux attentes des habitants. C’est donc une démarche globale. D’ailleurs, la recherche de consensus sur des arbitrages budgétaires est une problématique qui dépasse les institutions publiques et concerne également le secteur privé, voire le foyer de chacun.

Valentin Chaput : La méthodologie est intéressante : pour l’instant les budgets participatifs consistent essentiellement à définir une partie des investissements d’une collectivité. Cela permet de faire participer les citoyens sur la création de nouvelles infrastructures mais pas de se confronter aux problèmes d’économies que beaucoup de collectivités territoriales rencontrent : on constate que l’État baisse chaque année ses dotations alors que les dépenses des collectivités — et les services associés — se sont sensiblement accrus depuis trente ans. Dès lors, l’arbitrage des réductions budgétaires est délicat et nécessite une réorganisation sur laquelle les citoyens ne sont pas directement consultés. Pourtant, les quelques expériences réalisées montrent que les initiatives inclusives arrivent à des résultats plus justes et mieux acceptés. Les choix faits dans ce type de processus sont éminemment politiques, voire idéologiques, et il est donc légitime que les citoyens soient impliqués. Pour nous, il y a d’abord un objectif d’explication de la démarche mais aussi, bien sûr, celui de donner de la visibilité aux budgets locaux, pour arriver à des choix transparents et réalistes. En plus de cet objectif de transparence que mentionnait Hugo, c’est aussi une bonne manière de responsabiliser les citoyens sur les problématiques de gestion des budgets locaux et de démystifier ces sujets.

Pouvez-vous définir les enjeux auxquels ce type de démarche sera confrontée ?

V.C. : Il y a un enjeu pédagogique évident, d’explication du fonctionnement du budget d’une collectivité publique. Cette démarche est souvent compliquée pour les villes, qui ont du mal à détailler à leurs citoyens où l’argent part, la différence entre dépenses de fonctionnement et d’investissement, entre les perspectives à court, moyen et long-terme etc. Il nous faut donc définir une méthodologie précise construite autour de supports d’information, d’ateliers collectifs et d’une plateforme de consultation.

M.D. : Nous anticipons quelques risques qu’il nous faudra éviter : ne pas pointer du doigt tel ou tel agent ou groupe d’agents publics, ne pas exposer des informations personnelles comme les niveaux de rémunérations. De manière générale, il faut que les participants soient représentatifs de la population. Pour s’assurer de cela on pourrait par exemple envisager de tirer les participants au sort. Enfin, un enjeu de taille concerne l’aspect inclusif : les thématiques économiques restent assez complexes et il faudra trouver le moyen de lutter contre l’auto-censure pour ne pas se priver de gens dont la contribution serait d’une grande valeur mais qui, par peur de ne pas être à la hauteur, n’oseraient pas participer.

H.B. : Cette démarche pédagogique passe par un enjeu de visualisation, afin de faire comprendre par la représentation graphique que, par exemple, supprimer des dépenses dans un secteur donné peut en engendrer de nouvelles dans un autre. Ce n’est pas évident à réaliser mais ça fait partie du travail de formation qui permettra aux citoyens de réaliser l’influence qu’une décision peut avoir sur une autre.

Quelles modalités pour de telles démarches ?

V.C. : Il nous faut créer un prototype dans une ou deux collectivités pilotes pour être accessibles à tout le monde. Pour la première année nous devons déterminer combien de personnes doivent faire partie de ce prototype. Il faut aussi que l’administration définisse les options budgétaires sur lesquelles la consultation sera effectuée, à moins que l’on parte sur une démarche où des citoyens sont sélectionnés et ont carte blanche pour faire leurs propositions. Se pose ensuite les questions de savoir comment sélectionner les participants, comment les former, comment faire en sorte que l’ensemble des citoyens aient accès à la plateforme et enfin comment arriver à un résultat qui puisse nourrir un conseil municipal. C’est un jeu de rôles pour des citoyens qui ont envie de comprendre ce qu’il se passe à l’intérieur d’une administration. Il faut donc à mon sens partir sur un dispositif resserré, avec des volontaires ou des citoyens tirés au sort que l’on accompagne pendant plusieurs mois au bout desquels ils remettront un rapport expliquant leurs préconisations concernant les secteurs nécessitant des réductions budgétaires au conseil municipal. En ce qui concerne les outils, la plateforme devra passer par une combinaison d’outil pédagogiques qui restent à définir, je pense par exemple au projet OpenBudget qui permet une visualisation des données budgétaires. Pour le vote en revanche, Consul est très adapté.

H.B. : Le choix des subventions à allouer peut-être un bon angle d’attaque pour les prototypes car c’est un domaine à la fois restreint, donc plus facile d’accès, mais qui gagnerait aussi à être plus transparent. Une autre idée peut être de faire une consultation préalable pour définir les règles précises avant de lancer un prototype. On peut aussi simplement laisser l’administration délimiter les options sur lesquelles les citoyens vont être amenés à se prononcer. Se pose alors la question de la sélection des citoyens impliqués dans la décision. À cet égard l’exemple du Conseil de la Nuit est intéressant : pour assurer la parité hommes-femmes, étaient installées une urne “femmes” et une urne “hommes” d’où l’on tirait un nom à tour de rôle, garantissant ainsi un tirage équitable. Concernant les sujets abordés, nous pourrions aussi imaginer collecter les avis des citoyens sur les recettes de la collectivité. Par exemple : “Faut-il une taxe d’habitation plus importante ?”. En ce qui concerne l’outil numérique, je pense que l’idéal serait un modèle similaire à la collaboration d’Open Source Politics avec la mairie de Nanterre pour créer la plateforme de participation de la ville. Il s’est agi d’une véritable démarche de co-construction et c’est le meilleur moyen d’aboutir à un résultat satisfaisant pour les collectivités car il répond plus précisément à leurs besoins et pour les citoyens car cela nous permet de penser l’outil en même temps qu’eux. Pour en revenir au prototype, j’imaginais un processus en deux étapes : une première phase de définition du prototype, puis une seconde où l’on teste ce sur quoi les citoyens sont tombés d’accord.

M.D. : À mon sens, le vote doit se faire sur une plateforme mais pour la phase de formation, sachant que c’est une étape-clé, celle-ci devrait probablement avoir lieu à travers des ateliers physiques car il est nécessaire de travailler avec des gens motivés et on a plus tendance à faire preuve d’abnégation lorsque l’on est physiquement confronté à un groupe. Je pense aussi qu’il faudrait limiter les choix de secteurs, afin d’éviter que les citoyens consultés se contentent de faire des réductions minimes sur chacun d’entre eux. Après tout, l’intérêt d’une telle démarche réside dans l’idée de pouvoir cerner précisément les thématiques qui tiennent à cœur aux citoyens. Sur la question sociologique qu’évoquait Hugo, et à propos du genre, on pourrait même imaginer des débats exclusivement féminins, masculins, puis enfin mixtes. Ce type d’expériences montre des résultats à forte variance et cela peut-être très intéressant.

Cet article est l’occasion pour nous de lancer un appel aux municipalités qui souhaiteraient réaliser un tel prototype de nous contacter. D’ailleurs, nous avons aussi candidaté sur la plateforme des budgets participatifs de la mairie de Paris, pour une première expérimentation dans le 19e arrondissement.

Open Source Politics est une entreprise qui développe des plateformes de démocratie participative pour des acteurs publics, privés et associatifs. Contactez-nous si vous souhaitez vous engager dans un dispositif de concertationou un budget participatif utilisant des outils civic-tech !

Noe Jacomet (@NoeJcm)

@OpenSourcePol

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