Le budget participatif est par essence une démarche démocratique et inclusive. Il donne la possibilité à toutes et tous de proposer, discuter et choisir des projets d’investissements concrets financés par une partie du budget de l’institution.
Ce processus, loin d’être une simple consultation, transforme les citoyen·nes en acteur·trices de leur territoire. Il renforce le lien social et la confiance entre les administré·es, leurs représentant·es et les agent·es de l’administration en rendant la gestion publique plus transparente et collaborative.
En France, de nombreuses collectivités locales ont déjà adopté le budget participatif avec succès, permettant l’émergence de projets variés et innovants, allant de la plantation de centaines de milliers d’arbres au sein de la métropole de Bordeaux à la mise en place d’ateliers d’initiation au bricolage pour les femmes dans le département de la Réunion. Toutefois, pour que cette démarche porte pleinement ses fruits, elle doit être mise en œuvre de manière rigoureuse et structurée.
Pour ce faire, il existe des actions fixes et sûres que l’on retrouve dans tous les budgets participatifs réussis. Pour cette édition 2024 des rencontres du Réseau National des Budgets Participatifs nous vous avez préparé LE guide pratique qui recense pour vous l’ensemble des éléments à prendre en compte afin de répondre directement à vos interrogations les plus courantes. Comme les démarches évoluent, nous y mettons également en lumière des arbitrages et astuces qui rendront vos démarches plus pertinentes et efficaces.
5 raisons de lancer un budget participatif
- Les citoyen·nes constatent directement l’impact de leur participation sur leur vie quotidienne et sont donc souvent satisfait·es de cette refondation du lien entre politique et citoyen·ne.
- Le budget participatif correspond à toutes les enveloppes : le montant alloué peut être adapté en fonction des moyens de l’institution commanditaire.
- C’est un dispositif idéal pour qui veut tester un processus participatif puisque les coûts d’organisation sont inférieurs à (hors coûts d’investissement sur les projets), contrairement à un sondage délibératif ou à une conférence de consensus.
- Les administrations sont mises à contribution au cours d’un budget participatif. Les agent·es sont ainsi sensibilisé·es et impliqué·es dans les enjeux de participation citoyenne.
- Ayant le statut d’expérimentation renouvelée annuellement, dans la plupart des cas, le budget participatif laisse d’importantes marges de progression d’une édition à l’autre.
5 points de vigilances et écueils à éviter
- Les critères de recevabilité/faisabilité restent le plus souvent à la main des élu·es/administrations. Les participant·es demeurent donc limité·es dans les projets qu’ils peuvent proposer.
- La surcharge de travail pour l'administration dans la phase d'analyse des projets constitue un risque si les tâches ne sont pas suffisamment anticipées ou effectuées avec des outils peu performants.
- La participation suit une tendance inversement proportionnelle à la celle de la sécurisation des votes. Il s’agit donc de trouver un juste équilibre entre sécurité et accessibilité (grâce par exemple au vote par SMS). Par ailleurs, la surmobilisation de certains réseaux impacte les résultats.
- L’engagement des participant·es sur le temps long a tendance à s'essouffler. Leur association à la réalisation ou au suivi des projets ne suffit pas toujours lorsque ces derniers s’étalent sur plusieurs années.
- L’audience des budgets participatifs se situe entre 5% et 10% de la population locale, ce qui reste assez faible. La qualité des dispositifs de communication et mobilisation a un effet direct sur le taux de participation.