La participation citoyenne a un lien fort avec l’ouverture et le partage des données : pour participer, il faut comprendre, et donc avoir accès aux informations. La société numérique rend possible la collecte, le partage et la réutilisation à grande échelle des données d’intérêt général, dans une hybridation entre les acteurs publics, les entreprises ou initiatives privées et les citoyens. Le site Covid Tracker, animé par des data ingénieurs bénévoles et alimenté par des données publiques des autorités de santé durant la pandémie de coronavirus, fut sans doute le plus emblématique démonstrateur de ce que la collaboration autour des données publiques peut fournir comme nouveaux services numériques.

L’idée est ancienne : “La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration” énonce l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. En 1978, la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) est créée. Suite à la conférence de Sébastopol (Californie, 2007), l’open data s’accélère en France : création du portail data.gouv.fr par la mission Etalab en 2011, lois portées par Clothilde Valter sur la gratuité des informations publiques en 2015 puis par Axelle Lemaire pour une République numérique en 2016 qui oblige les collectivités locales de plus de 3 500 habitants et les administrations de plus de 50 agents à ouvrir par défaut et mettre à jour les bases de données qu’elles produisent ou collectent. Même s’ils demeurent complexes à saisir pour le plus grand nombre, les usages progressent à mesure que les portails fleurissent. Malheureusement, ces derniers sont majoritairement basés sur des logiciels propriétaires. L’un des objectifs de Rudi est de proposer une alternative libre pour les territoires qui veulent faire rayonner leurs données.