Les nouveautés de la version 0.26 de Decidim

Les nouveautés de la version 0.26 de Decidim

Retour sur les nouveautés apportées par la version 0.26 de Decidim

La version 0.26 apporte de nombreuses corrections et améliorations, notamment en termes d’expérience utilisateur. Dans cet article nous vous présentons un aperçu d’une partie des changements arrivés avec cette nouvelle version de Decidim.

⚠️ Cet article est un résumé des principales nouveautés de la dernière version stable de Decidim. Si vous souhaitez une liste exhaustive, nous vous invitons à consulter les informations disponibles sur :

  • Le GitHub de la communauté Decidim, pour un contenu technique et exhaustif .
  • Le blog de Decidim qui fait un condensé des nouveautés de la release en anglais.

Nouveautés dans « propositions » :

Paramétrage de l’ordre d’affichage par défaut des propositions

Avec la version 0.26, les administrateurs peuvent désormais choisir un ordre par défaut d’affichage des propositions. Cet ordre peut être différent pour chaque phase de la démarche.

Capture écran de la zone de paramétrage de l’ordre d’affichage par défaut des propositions disponible dans l'espace admin de la nouvelle version de Decidim.

Import des réponses aux propositions

La nouvelle version de Decidim permet d’importer les réponses aux propositions à partir d’un fichier Excel, CSV ou JSON via l’interface d’administrateur.

Capture écran de la fenêtre d'import de réponse aux propositions dans l'espace administrateur de Decidim 0.26.

Amélioration de l’expérience « budget participatif »

De nouvelles fonctionnalités de présentation dans la version 0.26 de Decidim

Pour apporter plus de clarté sur une démarche de budget participatif comprenant plusieurs budgets différents (par quartiers, communes, etc.), les informations essentielles sont présentées sur une page de présentation dédiée. Le titre, ainsi qu’une courte description indiquent l’objet de la démarche, et un guide de participation avec un calendrier donnent les détails pratiques nécessaires.

GIF de présentation des nouvelles fonctionnalités de présentation de la version 0.26 de Decidim.

Apparition d’une alerte en cas de non complétion du formulaire de vote

Si l’utilisateur essaye (intentionnellement ou pas) de quitter la plateforme sans avoir valider l’ensemble de ses votes, une pop-up demandera à l’utilisateur s’il souhaite vraiment quitter la plateforme, le cas échéant ****la plateforme l’informera alors que son vote n’a pas abouti. Tout cela dans le but de protéger les informations rentrées par l’utilisateur et de ne pas le décourager dans ses futures expériences de vote en ligne.

Cela permet également de s’assurer qu’un maximum de processus de votes seront menés à leur terme.

GIF de présentation de l'alerte de non complétion du formulaire visible dans la nouvelle version 0.26 de Decidim.

Extension des possibilités de configuration pour les « rencontres »

Ajout d’images à la carte

Désormais la première image jointe à une rencontre sera utilisée comme la photo de la carte pour rajouter un support visuel à la fonctionnalité « rencontres ».

Ajout de commentaires

Cette fonctionnalité permet aux administrateurs d’activer ou de désactiver les commentaires des « rencontres », ou bien de choisir un intervalle pendant lequel les commentaires seront activés. Il est important de souligner que les commentaires resteront visibles après la désactivation du rajout de nouveaux commentaires.

Ajout de nouveaux filtres

Pour les plateformes avec beaucoup d’événements type « rencontres », cette nouvelle fonctionnalité permettra aux utilisateurs de mieux s’y retrouver grâce aux filtres : par espace, type, zone, origine et « mon activité ».

L'espace rencontres évolue lui aussi avec la nouvelle version du logiciel Decidim et devient plus complexe.

Amélioration visuelle de la fonctionnalité « blogs »

Ajout d’images à la carte

La première photo jointe à un article du blog serra utilisée comme un support visuel pour la carte de l’article.

Nouvelle fonctionnalité pour les « enquêtes »

Ajout d’une section « titre et description »

Une fonctionnalité proposée par l’équipe d’Open Source Politics et ajoutée au code de Decidim. Elle permet de diviser des enquêtes (surtout les plus longues) en sections et indiquer l’objectif de différentes sections avec un titre et une description.

Dans la version Decidim 0.26 les enquêtes se dote de titre et de description.

Amélioration de l’accessibilité utilisateur

Un avertissement lors du choix des couleurs

En termes de lisibilités des contenus, certaines couleurs sont plus accessibles que d’autres. Un bon contraste entre les couleurs est important pour l’ensembles des utilisateurs, mais plus encore pour les personnes présentant des particularités visuelles comme le daltonisme. Avec la version 0.26 de Decidim, quand un administrateur veut changer les couleurs de la plateforme, un avertissement lui recommande alors de tester ses coloris avec un outil de vérification de contraste.

Aperçu de l'avertissement recommandant aux administrateurs de Decidim de tester le contraste des couleurs de la plateforme.

Pour aller plus loin

Decidim Fest 2022 : l’avenir de l’Internet

Decidim Fest 2022 : l’avenir de l’Internet

L’univers du logiciel libre Decidim compte dans ses rangs une multitude d’intégrateurs comme Open Source Politics qui contribuent à son développement depuis sa création. Les ajouts et corrections se font sur une base de code partagée, ainsi, le logiciel n‘est pas développé en silo par une seule équipe, mais par une véritable communauté. Depuis six ans, contributeurs, chercheurs, activistes du logiciel libre, curieux et autres membres de la communauté Decidim se réunissent à Barcelone (ou à distance par temps de pandémie) pour l’événement annuel organisé autour de son outil de participation citoyenne. Cet événement, d’abord appelé JAM, et maintenant Decidim Fest, a eu lieu les 13 et 14 octobre derniers. Cinq membres de notre équipe étaient sur place pour assister aux conférences, profiter du soleil et vous faire le compte-rendu des temps forts de ce Decidim Fest 2022 !

Une partie de notre délégation au Decidim Fest avec dans l’ordre, Simon Žilinskas – Inta, Baptiste Thivend et Pauline Bessoles.

En amont, une rencontre avec nos homologues européens

La veille de la conférence, nous avons convié les entreprises qui, comme nous, sont fournisseurs de plateformes Decidim, à nous rejoindre pour un atelier dédié à l’amélioration et au renforcement de la collaboration entre nos différentes structures. Ce moment d’échange a été particulièrement fructueux, et il en est ressorti des points très encourageants, notamment une gestion collaborative des modules autour de Decidim ou encore la mise en place de processus de co-financement inter-entreprises. PokeCode (Barcelone), Mainio Tech (Helsinki), Octree (Genève) ainsi que de nombreuses autres entreprises ont annoncé leur volonté de collaborer plus étroitement afin d’améliorer Decidim encore plus efficacement. Nous continuons les discussions et vous tiendrons au courant de nos avancées !

Le Decidim Fest était organisé sur deux jours : le premier offrant une vision approfondie des sujets comme les communs numériques et la démocratie, et le second consacré à la communauté et à son avenir. La partie « théorique​ » (bien que très enrichie d’échanges et questions-réponses) a couvert un ensemble de sujets divers.

Premier jour : la construction d’un mouvement mondial

La journée a commencé par une discussion entre les représentants de 5 villes utilisant Decidim : Kakogawa (Japon), Monterrey (Mexique), Bruxelles (Belgique), New York (USA) et Barcelone (Catalogne, Espagne). Ce fut l’occasion de partager les meilleures pratiques issues de diverses expériences. Par exemple, le représentant de la ville de Bruxelles a souligné l’importance d’une approche hybride (numérique + présentiel), la représentante de la ville de Barcelone a partagé la manière dont  ils gèrent l’opposition à la participation des citoyens, et la représentante de la ville mexicaine de Monterrey a enfin parlé de leur expérience d’ouverture d’un budget participatif sur 5% du budget municipal dans une ville de 5 millions d’habitants. Arnaud Pinxteren (Bruxelles) a partagé l’idée d’aider les citoyens à visualiser les projets via des outils de réalité virtuelle  – avis à nos partenaires, que diriez-vous de l’ajouter à notre feuille de route et de le faire au prochain budget participatif ?

Le rôle des projets open source dans l’infrastructure web

La discussion a été suivie d’un exposé et d’une séance de questions-réponses avec Adriana Groh, responsable du Sovereign Tech Fund en Allemagne. Comme l’illustre cette image qu’elle a partagée au cours de son intervention, l’infrastructure numérique moderne repose sur quelques projets open source maintenus parfois par seulement 1 ou 2 développeurs engagés. En fait, 64 % des 133 principaux projets GitHub sont maintenus par un ou deux développeurs. Cela s’explique par le fait que, le plus souvent, leur travail n’est pas financé par un modèle économique viable sur le long terme. Son fonds soutient ces projets d’infrastructure numérique et leur maintenance non seulement en fournissant des ressources financières mais aussi en aidant à construire une communauté durable autour du projet. 

Les discussions suivantes ont porté sur la réglementation de l’internet, les stratégies de lutte contre la désinformation et la manière de réduire les inégalités sur internet. Les vidéos des interventions seront bientôt disponibles, nous vous tiendrons informés dès leur publication ! 

En résumé, cette première journée de festival nous a donné matière à réflexion, qu’il s’agisse de la soutenabilité des projets open source, de la coopération au sein de la communauté ou encore de nos pratiques de développement et de formation ! 

Deuxième jour : vie de la communauté Decidim

La deuxième journée a été consacrée exclusivement à la communauté. En plus des nombreuses occasions de discuter avec les autres « decidimeurs », l’Assemblée générale du vendredi matin a été l’occasion d’un débat structuré sur l’avenir de l’association et de la communauté. Trois grands chantiers ont fait l’objet d’une présentation par Arnau Monterde, Carolina Romero et Nil Homedes, tout trois travaillant au sein de l’association Decidim, puis les participants ont été séparés en deux groupes, pour travailler sur les différentes thématiques. 

L’internationalisation du logiciel et de la communauté 

Avec l’expansion dans tous les continents du logiciel Decidim, de nouvelles plateformes communautaires locales ont été créées, et notre Club utilisateurs en fait partie ! La création de plateformes comme le Club ou comme Metadecidim Japan fait entrer la communauté dans une nouvelle échelle internationale, et de nouvelles questions se posent. Comment intégrer les sections locales dans une communauté plus grande ? Comment encourager l’organisation d’événements locaux, qui viennent de la communauté et plus de l’association, comme nous l’avons fait avec le Decidim Day en 2019 ? De grands projets s’annoncent dans plusieurs régions du monde… 

Le financement de l’association et sa soutenabilité 

Comment trouver des financements directs du secteur public, et à l’international ? Comment améliorer les financements privés et les donations ? Le logiciel s’internationalise, et ses financements aussi. 

L’amélioration des outils de participation communautaire

Présentation de la nouvelle mouture de metadecidim, plus accessible et accueillante, Ouverture et animation de canaux dédiés au design de Decidim, à ses traductions, ouverture d’un canal pour le support aux administrateurs (en anglais). L’objectif ? Améliorer la participation de tous types de profils, et pas seulement de développeurs ! 

De la théorie à la pratique

Enfin, le Decidim Fest s’est conclu par des ateliers – un pour la visualisation des données, un pour la refonte, et un pour les débats. Nous ne vous en dévoilons pas le contenu pour l’instant car nous prévoyons de consacrer des articles dédiés à ces sujets dans les semaines à venir, mais voici quelques photos et témoignages de la délégation OSP à Barcelone.

C’était un vrai plaisir de retrouver toute la communauté, et d’avoir le temps de discuter de sujets structurants avec l’association, les entreprises et les chercheurs autour de Decidim ! L’atelier sur le redesign a été particulièrement intéressant, et nous a permis de faire nos retours sur une première maquette présentée par les designers de Populate, entreprise mandatée pour le redesign global des espaces utilisateur et administrateur. Nous avions déjà fait un atelier en interne à nos bureaux, pour pouvoir recueillir les avis de nos collègues, que l’on a donc pu faire à ces équipes, très ouvertes à nos retours ! Hâte de voir ces améliorations sur nos plateformes ! 

Pauline Bessoles

La thématique de cette année : comment penser et construire l’internet du futur ? Quels sont les défis démocratiques que cet espace conflictuel, dont la gouvernance est de plus en plus centralisée et privatisée ? Quelles réponses pouvons-nous apporter depuis le bien commun numérique qu’est Decidim ? Autant de questions qui se posent chaque jour dans ma pratique professionnelle mais aussi dans nos vies personnelles et citoyennes qui sont encadrées, rythmées et sollicitées par des actions nécessitant internet.

Travaillant sur les questions de mobilisation des populations éloignées de la participation, notamment les jeunes, et des pratiques délibératives, j’ai rejoint le groupe s’employant à co-créer davantage de délibération sur Decidim dans un sens plus inclusif, accessible et sécurisé. Merci à nos collègues de Platoniq Foundation pour cet atelier !

Lisa Giner
L’atelier sur l’amélioration de la fonctionnalité débat.
L’atelier sur l’amélioration de la fonctionnalité débat.
L’atelier sur le redesign de l’espace administrateur.
L’atelier sur le redesign de l’espace administrateur (qui sortira dans la version 0.29!).
Une partie du public lors de l’ouverture du festival.
L’atelier sur l’internationalisation du logiciel et de la communauté.

Pour aller plus loin

Pour ne rien rater des prochaines fonctionnalités à venir sur Decidim et plus globalement de l’actualité d’Open Source Politics et du monde de la civic tech, inscrivez-vous à notre lettre d’information mensuelle !


Toutes les photos de cet article sont de Claudia López et sous licence CC BY-SA 4.0. L’illustration de l’infrastructure web elle, est de XKCD sous licence CC BY-NC 2.5. Le texte sous licence CC BY-SA 4.0. est de Baptiste Thivend, Lisa Giner, Pauline Bessoles et Simon Žilinskas – Inta.


Quand la démocratie participative rencontre la démocratie représentative : la plateforme participative de la Députée Maud Petit

Quand la démocratie participative rencontre la démocratie représentative : la plateforme participative de la Députée Maud Petit

Le débat qui oppose la démocratie participative et la démocratie représentative revient fréquemment agiter le secteur de la participation citoyenne, le monde des élus et plus largement le débat public. Cette opposition ne résiste pourtant pas à l’examen. On constate partout l’hybridation des formes participatives et représentatives. Dans ce contexte, des élus prennent des initiatives innovantes. Cas pratique avec la députée du Val de Marne, Maud Petit. 

https://consultons-noiseau.fr/

Une innovation locale d’hybridation démocratique

La démocratie participative est de plus en plus présentée non pas en tant qu’alternative qui vise à remplacer complètement la démocratie représentative traditionnelle, mais en tant qu’ensemble de pratiques complémentaires à celle-ci. 

Les dispositifs de concertation, de consultation citoyenne, et d’assemblées régulières peuvent combler le vide structurel laissé par les institutions représentatives qui se saisissent de la volonté directe des citoyens uniquement lors des élections. Cette hybridation est de plus en plus sollicitée par les citoyens, mais pour l’instant elle ne se concrétise qu’au sein d’expérimentations non réglementées. À l’échelle locale, la volonté politique des élus arrive désormais à impulser une pratique régulière de la consultation citoyenne à travers des formats de plus en plus structurés, tel que le budget participatif ou bien les conseils de quartier. 

→ Pour aller plus loin, voir notre article : Budgets participatifs en France : 5 exemples actuels pour les collectivités.

Au niveau national, les institutions se lancent de plus en plus dans des expérimentations ambitieuses : tel est le cas de la Cour des Comptes qui a ouvert son agenda de travail aux contributions citoyennes. 

→ Pour aller plus loin, voir notre article sur la plateforme citoyenne de la Cour des Comptes.

De plus, le numérique a rendu possible la montée en puissance des formats traditionnels de participation citoyenne : c’est le cas du droit de pétition, un droit civique qui date de la révolution française, aujourd’hui rendu accessible et capable de monter en échelle plus rapidement à travers les plateformes numériques et le système d’identification France Connect. 

→ Pour aller plus loin, voir la plateforme des pétitions du Sénat.

Les élus nationaux ont été peu touchés jusqu’à présent par les dynamiques de consultation citoyenne : les exemples les plus remarquables concernent les nouveaux formats de campagne électorale, comme celle de Quitterie de Villepin, candidate indépendante aux législatives 2022 dans la 2ème circonscription de Paris. Cela pourtant ne couvre que la phase antérieure aux élections. 


Etude de cas – consultation sur un projet de construction d’un centre pénitentiaire

En revanche, aujourd’hui on présente le cas d’une élue au Parlement qui a décidé de sa volonté de consulter les habitants de sa circonscription pour orienter son positionnement et ses travaux autour d’un sujet spécifique : la députée MoDem Maud Petit, élue à l’Assemblée nationale dans le Val-de-Marne (94), qui a demandé l’avis des habitants de la commune de Noiseau par rapport au projet de construction d’une prison

Le projet d’ouverture d’un établissement pénitentiaire qui vise à accueillir environ 750 détenus date de 2018, lors du lancement du « programme 15 000 » par le ministère de la justice. Ce programme a pour objectif de réduire la surpopulation des prisons à travers l’ouverture de 15 000 places additionnelles à horizon 2027. 

Le territoire de la commune de Noiseau, 4400 habitants dans la 4e circonscription du Val-de-Marne, a été identifié comme le bon endroit pour construire une prison d’environ 750 places d’après les études de faisabilité. Les riverains de cette petite commune ont pourtant réagi de manière coordonnée contre ce projet. Plusieurs manifestations ont eu lieu depuis l’annonce du projet, une pétition a récolté plus de 3000 signatures. La députée Maud Petit, même en faisant partie de la majorité, a porté la voix des citoyens pendant son premier mandat, notamment en interrogeant la Garde des Sceaux au sein de l’assemblée nationale. Le projet a été stoppé par la crise du Covid. Lors de la campagne électorale, la députée s’est engagée à reconsulter les citoyens pour orienter son action au parlement par rapport à ce sujet. Après le covid, il était important pour elle de vérifier à quel point la mobilisation citoyenne vue dans les années précédentes était toujours active. 

Prendre le pouls de la mobilisation citoyenne

La plateforme participative en ligne Consultons Noiseau a été lancée dans cet objectif : les habitants de la ville de Noiseau se sont exprimés pendant la période estivale, entre le 13 juillet et le 5 septembre, à travers un questionnaire anonyme. A l’issue de cette consultation, 450 réponses ont été récoltées, c’est-à-dire environ 10% de la population locale. Les résultats ont été analysés à la présence d’un huissier de justice afin d’en garantir la validité.

La quasi-totalité des répondants s’est exprimée contre le projet de construction de la prison. Une restitution publique a eu lieu lors de la réunion en présentiel du vendredi 9 septembre organisée par la députée Maud Petit. Le constat est assez clair : malgré une mobilisation importante et transpartisane pour le « non », la proportion des habitants qui ont agi est trop faible pour parler à l’Assemblée nationale au nom de toute la commune. Le plaidoyer ne peut donc pas être poursuivi légitimement, comme affirmé par la députée dans sa lettre aux noiséens et aux noiséennes. 

Les bonnes pratiques à retirer de l’initiative

Cette démarche de participation citoyenne, au-delà de constituer un cas d’usage expérimental et innovant, regroupe aussi un ensemble de bonnes pratiques qui devrait s’appliquer à n’importe quelle initiative de consultation citoyenne. D’abord, le format conçu était simple et aligné avec l’objectif : un questionnaire rapide et lisible, anonyme mais contraint à la création d’un compte sur la plateforme pour éviter des doublons. Sur Decidim, dans le respect du RGPD, les réponses ne sont pourtant pas associées aux adresses mails des participants, ce qui empêche d’associer une personne à sa réponse. 

Une campagne de communication très réussie a accompagné la démarche tout au long de l’été et à travers les différents canaux : brochures en papier dans les boîtes aux lettres des riverains, profils réseaux sociaux de la députée, groupes réseaux sociaux des habitants, presse locale et nationale. En plus, la supervision d’un huissier de justice à évité l’effet « boîte noire » pendant l’élaboration des résultats et a donné légitimité à une démarche non réglementée par la loi. Finalement, la réunion publique en présentiel qui a clôturé la période de consultation a permis un moment d’échange direct entre les citoyens et l’élue. « Seul bémol identifié, l’absence d’un format de réponse en papier, très utile pour permettre aux publics éloignés du numérique de s’exprimer ».

Plus important : le résultat de la consultation a été annoncé sans filtre par l’organisateur et pris en compte. Maud Petit a pris acte et reconnu que le faible taux de participation ne pouvait soutenir une prise de position au nom de toute la population. Faute de réglementation, c’est à l’organisateur de garantir une suite de consultation qui respecte ses résultats.

Faire évoluer les pratiques de politiques publique

Forte de cette première expérience, la députée Maud Petit a choisi de garder la plateforme participative et de faire rentrer la consultation citoyenne, en ligne et hors ligne, dans le cadre ordinaire de son travail au sein de l’Assemblée nationale. Cela lui permettra de garder un lien étroit avec le terrain et en particulier avec la circonscription qui a légitimé son mandat, tout en restant une représentante de l’ensemble de la population française. 

Première démarche participative pour Marseille avec son Conseil municipal des jeunes !

Première démarche participative pour Marseille avec son Conseil municipal des jeunes !

La cité phocéenne s’engage pour la première fois dans une démarche participative en mettant en valeur la jeunesse marseillaise ! Pour être élu au Conseil municipal des Jeunes (CMJ), l’ensemble des marseillaises et marseillais de 14 à 18 ans a été invité à déposer leur candidature sur la plateforme Decidim déployée par Open Source Politics. Par l’allocation d’un budget dédié, les élu•e•s pourront porter et réaliser des projets d’intérêt général. 


Le Conseil municipal des jeunes, un organe consultatif et participatif pour associer la jeunesse marseillaise à la vie publique 

C’est la  Direction de la Jeunesse de la mairie de la ville de Marseille qui a inauguré la nouvelle plateforme de participation Marseillaise participons.marseille.fr en portant le projet d’une élection d’un CMJ. Comme le mentionne son règlement intérieur, ce dispositif « permet aux jeunes un apprentissage de la citoyenneté adapté à leur âge, qui passe par la familiarisation avec les processus démocratiques : le vote, le débat contradictoire, les élections, l’intérêt général face aux intérêts particuliers ». 

Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’intégration de la jeunesse à un dispositif d’éducation à la citoyenneté et aux fonctionnements politico administratifs.  De plus, elle induit la création d’un laboratoire de projets à destination de la jeunesse marseillaise. Ainsi, la ville de Marseille a appelé la jeunesse à venir présenter sa candidature pour constituer un conseil municipal paritaire et représentant l’ensemble des secteurs de la ville. Ainsi, la mairie de Marseille souhaite que pour chacun des huit secteurs de la ville, deux filles et deux garçons siègent au conseil pour une durée de un an reconductible une fois. 

Quel engagement pour les futurs élu•e•s ?

Les élu•e•s ont vocation à représenter les jeunes Marseillaises et Marseillaises en partageant leurs avis sur les projets portés par la ville de Marseille en direction de la jeunesse. En plus de cette mission consultative, est attribuée aux jeunes élu•e•s la responsabilité de porter des projets sur des thèmes divers tels que le cadre de vie, l’environnement, l’animation, la culture, le sport, le social ou encore l’éducation. Dotées d’un budget propre, les compétences des conseillers municipaux de la jeunesse s’étendent du portage des projets à l’étude de leur faisabilité jusqu’à leur réalisation en passant par leur diffusion.

Pour cette première initiative participative, 59 candidat.e.s ont été reconnus éligibles !

Les candidats ont été invité•e•s à rédiger une profession de foi résumant leurs idées de projets, leurs thèmes d’engagement et de motivation mais aussi à réaliser une vidéo de présentation. Ces éléments ont constitué leur candidature au CMJ et ont par la suite été intégrés sur la plateforme. Il a alors été possible de filtrer les candidatures selon l’arrondissement de référence et la catégorie dans laquelle la candidate ou le candidat a souhaité inscrire son projet.

Capture des candidatures soumises à l'élection du Conseil municipal des jeunes de Marseille.

Premier bilan

Après 3 semaines dédiées au dépôt des candidatures et une semaine consacrée à l’étude de leur recevabilité, un total de 59 candidatures ont été reconnues comme éligibles au CMJ. Il faut noter que dans un souci d’incitation à la participation, il a été convenu qu’aucune inscription à la plateforme Decidim participons.marseille.fr était nécessaire pour déposer sa candidature.

Il s’agit là d’un chiffre encourageant pour une première initiative participative. Après 10 jours alloués à la campagne des jeunes, est arrivée la phase de vote. L’ensemble de la jeunesse marseillaise âgée de 14 à 18 ans était invitée à voter pour une fille et un garçon se présentant dans leur secteur de résidence. 

Un vote ouvert et vérifié

De manière à insuffler une participation tout à fait accessible, il a été convenu de ne pas implémenter de restriction particulière. Ainsi, l’accès au vote était totalement ouvert mais en restant sous contrôle. En effet, l’équipe d’Open Source Politics s’est assurée de la probité des votes. Pour cela nous avons effectué des vérifications régulières des adresses IP et des comptes spam qui seraient susceptibles de conduire à des nuisances. En 6 jours, 2239 votes ont été comptabilisés. Une participation révélant l’importance de la mobilisation initiée par les candidat•e•s lors de la campagne électorale.

Pour clore la mise en place de ce Conseil, une cérémonie de remise d’écharpe aux nouveaux élu•e•s du CMJ a eu lieu le 14 septembre 2022. Elle marque ainsi le commencement du travail des jeunes conseiller•e•s qui se réuniront au moins une fois par trimestre à l’Hôtel de Ville de Marseille. 

Conseil municipal des jeunes : première séance d’installation

Une première étape pour la ville

Ce projet pilote est donc le premier de nombreuses autres initiatives participatives que la plateforme participons.marseille.fr ambitionne d’accueillir. C’est avec engouement que nous participerons à l’accompagnement et à l’intégration de nouvelles démarches appelant différents échelons administratifs et citoyens à prendre part à la vie de la cité phocéenne. 

Retour sur la 9e édition du Club utilisateurs de Decidim

Retour sur la 9e édition du Club utilisateurs de Decidim

Le vendredi 30 septembre, nous organisions la réunion du Club des utilisateurs francophones de Decidim. Après deux années sans événement en présentiel, c’est dans nos nouveaux bureaux du 18e arrondissement de Paris que plus d’une vingtaine de nos clients et partenaires se sont retrouvés pour une journée centrée sur la participation citoyenne.

Au programme de cette journée du Club :

  • un exposé des nouveaux usages des plateformes ;
  • une visualisation de la participation citoyenne via l’outil Metabase ;
  • l’annonce du lancement de notre nouveau programme « Open Climate Politics » ;
  • une présentation des enjeux et décisions d’OSP autour du produit Decidim ;
  • et pour finir, un temps de sensibilisation aux communs numériques et au rôle de l’État dans son développement par Sébastien Shulz.

Des conventions citoyennes aux pétitions, aperçu des nouveaux usages des plateformes de participation.

Les pétitions constituent un levier de participation de plus en plus recherché par les administrations et identifié par les citoyens. Le logiciel Decidim permet déjà la mise en place de pétitions, mais son utilisation s’est principalement limitée à l’échelon national (voir les plateformes de l’Assemblée nationale et du Sénat). Le département de la Loire-Atlantique a ouvert la voie à la mise en place de cet outil de participation directe dans un cadre plus local : celui du droit d’interpellation porté par la réforme constitutionnelle du 28 mars 2003. Pendant cet atelier, Valentin Chaput et Lisa Giner ont présenté les nouvelles perspectives sur cette forme de participation plus directe qui reste selon nous à démocratiser davantage à toutes les échelles.

Les conventions citoyennes sont également en vogue, et la participation numérique y joue un rôle. Chez OSP, nous avons déjà participé à la réalisation de plusieurs conventions citoyennes, comme outil support à la marge (plateforme externe de la Convention citoyenne pour le climat, Conférence pour l’avenir de l’Europe), parfois comme animateur principal (Assemblée locale de Nancy). Dernièrement, nous avons participé à la coordination et à l’animation de la convention citoyenne étudiante de l’Université Paris-Est Créteil, sur le thème de l’alimentation en 2021 et du numérique en 2022. L’occasion pour Chanez Delorme et Antoine Gaboriau de démontrer les usages novateurs de la participation numérique dans le cadre de ces différents dispositifs.

La participation c’est bien, analyser cette dernière c’est encore mieux

Voilà deux ans maintenant, nous avons mis en place un nouvel outil pour analyser et communiquer sur la participation citoyenne : Metabase. Depuis sa mise en service, cette solution open-source est utilisée pour avoir une vue plus globale des budgets participatifs, des questionnaires, des consultations. Elle peut également fournir des exports spécifiques pour les besoins des organisations utilisant Decidim. Les participant•e•s de cet atelier présenté par notre équipe data ont ainsi pu avoir une présentation des fonctionnalités et cas d’utilisations de Metabase, ainsi que les quelques concepts basiques permettant de le prendre en main.

La visualisation des données n’étant pas suffisante, d’autres chantiers s’ouvrent en parallèle de cette dernière : détection automatique des comptes frauduleux (les fameux bots qui font la peine de tant de plateformes numériques), la mise en place d’algorithmes d’analyse de contributions sur les données ouvertes etc. En bref, la donnée n’a pas finie d’être utile pour mieux comprendre les contributions des participant•e•s, et mieux transmettre leurs attentes auprès des décideurs.

Présentation en avant-première d’Open Climate Politics 

L’équipe d’Open Source Politics est convaincue que nous sommes collectivement très loin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions nécessaires au maintien d’une planète vivable à l’horizon de quelques décennies. Il n’existe pas de réponses magiques, seulement des choix à faire. L’expertise sur la participation citoyenne nous semble importante pour les rendre visibles, en débattre, les arbitrer et en mesure les effets. Entourée de plusieurs partenaires, l’équipe d’Open Source Politics développe de nouvelles démarches d’accompagnement des acteurs publics qui veulent conjuguer de fortes ambitions climatiques et démocratiques. 

Les enjeux et décisions autour du produit Decidim

Open Source Politics est l’un des principaux contributeurs au logiciel libre Decidim. En s’inspirant des besoins des institutions et des utilisateurs, nous développons de nouvelles fonctionnalités et améliorons celles qui existent déjà. Cette responsabilité nécessite un processus bien coordonné et complexe car il est crucial de suivre attentivement et de contribuer à la stratégie et la feuille de route de la communauté Meta-Decidim. Pendant 45 min. Simonas Zilinskas, notre nouveau responsable produit, ainsi que ses collègues Lucie Grau et Quentin Bernigaud, ont présenté à l’assemblée le processus produit d’OSP au travers de nombreux exemples et d’un mini-atelier. L’occasion pour lui d’annoncer l’ouverture de la feuille de route de la Decidim_app qui compile toutes les fonctionnalités centrales que la communauté et Open Source Politics ont co-développées. Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à consulter notre article sur le sujet et à contribuer à la co-construction de notre version du logiciel Decidim.

Cette nouvelle approche du produit permettra à l’équipe d’OSP de travailler sur des fonctionnalités qui satisferont une grande majorité de nos institutions partenaires. Non seulement la feuille de route sera ouverte et disponible à toutes et tous, mais des ateliers seront régulièrement proposés à nos clients afin de valoriser l’intelligence collective de notre communauté en France tout en discutant de ces mêmes changements innovants avec la communauté Meta-Decidim internationale.

Pour finir cette journée du club Decidim, une ouverture sur les communs numériques.

L’invité spécial de la journée était Sébastien Shulz, docteur/enseignant en sociologie et initiateur du collectif pour une société des communs. Il est venu nous parler de sa thèse « Transformer l’État par les communs numériques : Sociologie d’un mouvement réformateur entre droit, technologie et politique (1990-2020) ».

Entre éléments de réponses théoriques et pratiques, Sébastien nous a fait part de ses recherches en remontant de la naissance de ces ressources numériques ouvertes aux questions qu’elles soulèvent, notamment celle de la transformation des Etats par l’ouverture qu’offre et impose l’utilisation de ces communs.

Un vrai moment d’échange et de sensibilisation, idéal pour prendre du recul et se remémorer la charge politique qu’est de travailler avec Decidim, le « commun de la participation citoyenne ».

Pour aller plus loin :

Restitution en vidéo de la présentation de la soutenance de thèse de S. Shulz du 10 décembre 2021 à l’Université Gustave Eiffel.


Toutes les images de cette journée sont de Sarah Krichen et sont sous licences Creative Commons, CC BY-SA 4.0.